Un ex-patron du GIGN, Frédéric Gallois, a été mis en examen pour corruption d'agent public étranger dans l'enquête visant l'homme d'affaires Michel Tomi, figure du jeu en Afrique où il dispose de solides relais, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire.
L'ancien militaire, désormais dirigeant de la société de sécurité Gallice Security, a été mis en examen pour corruption d'agent public étranger, faux et usage de faux et recel d'abus de confiance, a-t-on précisé. Sollicité par l'AFP, il s'est refusé à tout commentaire.
Il fait partie des personnes mises en examen la semaine passée, dont Michel Tomi.
En cause pour Frédéric Gallois, un contrat de sécurité passé entre Gallice Security et l'�?tat malien, a précisé la source judiciaire, ainsi que des contrats et des factures concernant le PMU camerounais (PMUC) et une autre société située à Douala, au Cameroun.
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs s'intéressent au règlement d'une formation de personnes chargées de la sécurité du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, par Michel Tomi via le PMUC.
Gallice Security juge être une "victime collatérale" du dossier et se défend en expliquant avoir fourni une véritable prestation pour le compte d'un �?tat désargenté qui entendait répondre à une vraie menace, et réfute toute intention de nuire, a ajouté cette source.
Les liens entre Michel Tomi et Ibrahim Boubacar Keïta sont un des aspects de l'enquête qui avait débuté après un signalement en 2012 de la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin.Elle a conduit les enquêteurs à disséquer le train de vie de Michel Tomi et de son entourage.
La semaine passée, l'homme d'affaires a été mis en examen notamment pour corruption d'agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d'abus de bien social, complicité d'obtention indue d'un document administratif et travail dissimulé.
Lors des perquisitions, 1,048 million d'euros en liquide ont été saisis, selon une source proche de l'enquête.S'il a été laissé libre, une caution de deux millions d'euros a été imposée à Michel Tomi dans le cadre de son contrôle judiciaire.Les enquêteurs sont convaincus qu'il perçoit "plusieurs centaines de milliers d'euros par mois", selon une source judiciaire.
Parmi les autres mis en examen, la première épouse de Michel Tomi, une autre femme de son entourage proche, son "homme à tout faire" et, outre Frédéric Gallois, deux autres dirigeants d'entreprise de fourniture de matériel militaire, notamment des uniformes pour l'un, et de fabrication de vedettes militaires pour l'autre.
Tous ont passé des contrats en Afrique, notamment au Cameroun et au Mali, les enquêteurs étant convaincus qu'ils les ont obtenus par l'entremise de Michel Tomi, a ajouté cette source.
Michel Tomi "est franco-gabonais, il ne réalise pas un centime de chiffre d'affaires en France", a réagi son avocat Jean-Dominique Lovichi à propos de la mise en examen de son client.
"Il est très difficile de concevoir une fraude fiscale pour quelqu'un qui paie l'intégralité de ses impôts au Gabon", a poursuivi Me Lovichi.
Interrogé sur les liens entre Michel Tomi et IBK, l'avocat a réfuté toute corruption pour l'obtention de contrats: "On a le droit d'être ami avec un chef d'�?tat étranger."
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