Les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU se sont dits préoccupés vendredi par la sécurité au Darfour, au lendemain de l'enlèvement d'un employé hongrois de la mission de paix de l'ONU survenu dans la capitale de cette région de l'ouest du Soudan.
"L'une des raisons de la visite du Conseil au Darfour était de faire part de son inquiétude au sujet de la sécurité, y compris celle des humanitaires et des soldats de la paix", a déclaré l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant au terme d'une rencontre du Conseil avec le gouverneur du Darfour-Nord, Mohamed Osmane Yusif Kibir.
"Nous condamnons cet enlèvement qui est très préoccupant", a renchéri l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, vendredi à El-Facher, capitale du Darfour-Nord où a été enlevé la veille un employé civil de la mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad).
L'homme enlevé, de nationalité hongroise, travaillait pour le volet civil de la mission de paix.
Il a été enlevé jeudi à la tombée de nuit par quatre hommes armés rentrés dans sa résidence à El-Facher, la capitale historique du Darfour, alors même que la délégation du Conseil de sécurité de l'ONU venait d'arriver dans la ville.
Plusieurs employés de la mission se trouvaient dans la résidence lors du rapt.Trois d'entre eux ont été emmenés de force dans un véhicule de la Minuad, mais deux ont réussi à s'échapper, selon Kemal Saïki, chef des communications de la Minuad.
"Le véhicule (utilisé par les ravisseurs) a été retrouvé en ville aujourd'hui", a précisé M. Saïki.
Le ministère des Affaires étrangères hongrois a indiqué avoir "pris contact avec les autorités locales" et faire "tout ce qui est possible pour que le citoyen hongrois soit libéré sain et sauf le plus rapidement".
Le gouverneur du Darfour-Nord a accusé la communauté internationale de politiser le conflit complexe du Darfour et demandé au Conseil de sécurité d'adopter une attitude plus neutre."Vous voyez avec un oeil plus qu'avec deux yeux", a-t-il dit, leur reprochant de ne pas écouter toutes les parties.
La délégation onusienne a quitté le Darfour en fin de journée en direction de la capitale soudanaise Khartoum, où elle a été accueillie par environ 200 manifestants.
"La Cour pénale internationale est avant tout politique", "Pas de Nord, pas de Sud, un seul Soudan", pouvait-on lire sur leurs banderoles.
Le Conseil de sécurité doit rencontrer samedi le chef de la diplomatie soudanaise Ali Karti.La rencontre prévue avec le conseiller présidentiel Ghazi Salaheddine n'aura pas lieu, a annoncé vendredi soir l'agence officielle Suna, précisant qu'il accompagnait en Libye ce week-end le raïs Omar el-Béchir.
Le président Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour, théâtre depuis sept ans d'une guerre civile complexe à l'origine de 300.000 morts, selon les estimations de l'ONU, et 2,7 millions de personnes déplacées.
Le Darfour est aussi en proie à une vague d'enlèvements de travailleurs humanitaires, d'Occidentaux et de casques bleus depuis l'émission, en mars 2009, d'un mandat d'arrêt de la CPI contre le président Béchir.
Depuis, plus d'une vingtaine d'étrangers, dont des membres de la Minuad, ont été enlevés.Tous les otages ont tous été libérés, sauf le Hongrois capturé jeudi soir.
Il s'agit du premier rapt d'expatrié à survenir à El-Facher, quartier général de la Minuad, la plus importante force de paix au monde, qui compte 22.000 soldats et policiers au Darfour.
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