Le président soudanais Omar el-Béchir a prévenu mardi qu'il n'accepterait pas d'"alternative à l'unité" de son pays, à trois mois d'un référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan qui pourrait aboutir à la partition du plus vaste pays d'Afrique.
"Bien que nous soyons engagés par l'accord de paix global, nous n'accepterons pas d'alternative à l'unité", a déclaré M. Béchir dans un discours à l'Assemblée nationale.
Dans le même temps, à Addis Abeba, des négociations entre représentants du Nord et du Sud sur la région pétrolifère disputée d'Abyei ont échoué, selon un communiqué publié dans la capitale éthiopienne.
Les Sud-Soudanais doivent se prononcer le 9 janvier sur le maintien de l'unité avec le nord du Soudan ou l'indépendance.
Ce référendum est le point-clé de l'accord de paix global (CPA) ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud qui a fait deux millions de morts.Les désaccords politiques et les retards dans l'organisation du vote font craindre un report du scrutin.
"L'unité est le choix qui prévaudra pour le Sud s'il a la liberté de choisir lors d'un référendum libre et juste.La logique ne conduit le Sud que vers l'unité", a estimé M. Béchir.
Le président soudanais a promis un scrutin équitable, tout en ajoutant que la démarcation des frontières avec le Sud était "un facteur décisif dans la conduite d'un référendum juste et libre".
Les ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, sudistes) et le Parti du congrès national (NCP, nord) du président Béchir revendiquent chacun au moins six secteurs contestés à la frontière.
Des responsables nordistes ont déjà fait de la délimitation de cette frontière une condition à la tenue du scrutin, alors que les sudistes jugent qu'il serait préférable, mais pas nécessaire, qu'il en soit ainsi.
En septembre, le vice-président soudanais, Ali Osmane Taha, avait indiqué devant l'ONU à New York que son gouvernement privilégiait l'unité, mais reconnaissait aussi le droit "du peuple du Sud de choisir autrement".
A Addis Abeba, des négociations organisées sous l'égide de l'Ethiopie et des Etats-Unis entre le Nord et le Sud-Soudan sur Abyei ont par ailleurs échoué.
Les citoyens de cette région pétrolifère disputée doivent eux aussi voter en janvier lors d'un autre référendum, afin de décider de leur rattachement au Nord ou au Sud.
Les deux parties ont indiqué qu'elles "n'ont pas pu trouver d'accord sur les critères d'éligibilité pour les électeurs pour le référendum de la zone d'Abyei".
Une prochaine réunion doit se tenir "fin octobre" en Ethiopie pour examiner le cas d'Abyei dans le cadre "plus large et plus global" des "arrangements" référendaires et post-référendaires sur le Sud-Soudan, ajoute le communiqué.
Les relations entre les nordistes et les sudistes se sont tendues à l'approche du scrutin.Samedi, les forces anti-émeutes ont dispersé à coups de bâton à Khartoum des manifestants favorables à l'indépendance du Sud-Soudan, qui se sont heurtés à des partisans de l'unité.
Le président du Sud-Soudan semi-autonome, Salva Kiir, a demandé à l'ONU de déployer des Casques bleus le long de la frontière, selon des diplomates membres d'une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite la semaine dernière au Soudan.
Cette délégation a souligné que la communauté internationale était "profondément préoccupée" par la situation du Soudan.Elle a toutefois estimé que bien que le calendrier soit "extrêmement serré", il était toujours "réalisable" d'organiser le référendum d'autodétermination à la date prévue.
Salva Kiir, qui a qualifié la date du 9 janvier de "sacro-sainte", a affirmé à la délégation que le Sud-Soudan pourrait organiser son propre référendum en cas de report.
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