La rébellion ougandaise de la LRA a fait 2.000 morts en 2 ans, selon l'ONU

La rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), dont les attaques se sont intensifiées récemment, a tué plus de 2.000 personnes et déplacés plus de 400.000 depuis décembre 2008, a indiqué vendredi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

"Depuis décembre 2008, la LRA a tué 2.000 personnes, enlevés plus de 2.600 et déplacés plus de 400.000" en République démocratique du Congo, Centrafrique et Sud-Soudan, a expliqué le HCR lors d'un point de presse.

Rien que depuis le début de l'année, la rebellion a fait "au moins 344" morts au cours de "240 attaques mortelles", selon le HCR.

Les attaques se sont de plus intensifiés depuis septembre, relève encore l'agence onusienne qui s'inquiète "d'une situation dramatique", une "horreur" ayant pris une "ampleur régionale".

Ces dernières semaines, la LRA a attaqué six villages et tendu trois embuscades dans le nord-est de la RD Congo, dans le district de Uele.Dans le seul village de Nambiongo, 21 personnes ont été tuées et 2.500 ont fui, selon le HCR.

Parallèlement, deux villages ont été attaqués le 4 septembre dans le Sud-Soudan par la LRA, qui a fait 8 morts et 2.600 déplacés.

"Il n'y a jamais de répit, la LRA cible les endroits où il y a des récoltes et où les personnes sont les plus vulnérables, dans les lieux les plus reculés", a précisé à l'AFP une porte-parole du HCR, Fatoumata Lejeune-Kaba relevant que les enfants constituent "la plupart des personnes enlevées".

"La fréquence des attaques est telle que les gens ont peur de planter et de récolter", insiste-t-elle, estimant qui cette situation les rend totalement dépendants de l'aide humanitaire.

"C'est un cycle infernal", s'inquiète la porte-parole ajoutant que les chiffres ne constituent que la "partie visible de l'iceberg" car ils ne prennent en compte que les personnes atteignables.

Dirigée par Joseph Kony - recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité - la LRA est considérée comme l'une des guérillas les plus brutales au monde.

Elle est entrée en activité en 1988 dans le nord de l'Ouganda, avant d'étendre ses actions dans l'extrême nord-est de la RDC, en Province orientale depuis une dizaine d'années, puis en 2008 en Centrafrique et au Sud-Soudan.