Mozambique: élection du président et des députés

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Maputo (AFP)

Près de 11 millions d'électeurs mozambicains ont commencé à voter mercredi pour élire leur président et leurs députés pour les cinq prochaines années, lors d'un scrutin aux enjeux importants pour la stabilité du pays.

 Les urnes ont ouvert comme prévu à 07H00 (05H00 GMT).Le Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, est donné favori, et les observateurs s'attendent à ce que son candidat Filipe Nyusi soit le prochain chef de l'Etat.

Bien avant l'ouverture des urnes, deux files d'attente d'une centaine de personnes s'étaient formées devant l'Ecole secondaire de Polana, l'un des bureau de vote de la capitale, a rapporté une journaliste de l'AFP.

 Les électeurs étaient sagement assis aux pupitres des élèves, à l'extérieur de la salle de classe servant de bureau de vote.

"Cette élection doit servir à consolider la démocratie, la paix et l'unité nationale", a déclaré Hipolito Patricio, un quinquagénaire.

"Les candidats nous ont promis du changement, et c'est ce que je veux voir.Des emplois, des emplois", martèle pour sa part Eduardo, 28 ans, titulaire d'un diplôme d'agriculture mais au chômage depuis deux ans: "Il y a trop de diplômés à la rue, qui font des boulots non qualifiés".

Dans ce pays en plein boom économique et gazier, mais où la violence politique n'a jamais réellement disparu, la campagne a été jugée calme par les observateurs.Dimanche, des affrontements entre partisans du pouvoir et de la Renamo, ex-guérilla et principal parti d'opposition, ont cependant fait 27 blessés dans le nord du pays.

Le favori de l'élection présidentielle est l'ex-ministre de la Défense, Filipe Nyusi, présenté par le Frelimo.Mais son score pourrait être moins écrasant qu'en 2009, quand le président sortant Armando Guebuza, surnommé "Monsieur Gue-Business", avait été réélu avec 75% des voix.Les analystes prédisent un score autour de 60%.

A 55 ans, M. Nyusi n'a pas participé à la lutte d'indépendance de cette ancienne colonie portugaise, contrairement aux précédents présidents mozambicains.

 

 - Spectre de la guerre civile -

 

Pour l'heure, la deuxième force politique du pays est la Renamo, dont le chef historique Afonso Dhlakama se présente pour la cinquième fois à la présidentielle, après quatre échecs. 

Dhlakama, qui se présente comme le porte-voix des pauvres, a fait mouche auprès des jeunes, séduits par son discours anti-Frelimo.Le parti au pouvoir, converti au capitalisme, est accusé de monopoliser le pouvoir et les affaires sur fond d'importante corruption.Il a gardé de ses origines marxistes une culture d'appareil et du secret. 

Le Mozambique, riche de son charbon et de gigantesques réserves de gaz, est aussi l'un des pays les plus pauvres du monde.La grande majorité des 25 millions d'habitants vit dans le dénuement, dépendants des maigres ressources d'une agriculture vivrière, alors que les loyers flambent pour les nouveaux riches de la capitale Maputo.

Le scrutin pourrait également voir une progression du MDM, force d'opposition qui a percé aux municipales 2013 et dont le candidat Daviz Simango est le nouveau maire de Beira, deuxième ville du pays. 

Aux municipales 2013, le MDM avait obtenu 41% des voix à Maputo, alors qu'il n'a que huit sièges au Parlement sortant, contre 191 au Frelimo et 51 pour la Renamo.

Dans une interview à l'AFP, M. Simango a mis en garde contre les risques de violences au moment de la proclamation des résultats, s'inquiétant de la réaction des deux grands partis en cas de défaite.

"Nous sommes différents des autres, d'abord parce que nous n'avons pas la tradition des armes", dit le chef du MDM."La question est: si l'un d'entre eux perd l'élection, va-t-il accepter la décision?Je suis inquiet, car nous avons besoin de préserver la paix".

Le scrutin intervient en effet après deux années d'une escalade des tensions entre le parti-Etat et l'opposition de la Renamo, de plus en plus marginalisée et dont le chef, Afonso Dhlakama, avait repris le maquis fin 2012. 

Des affrontements armés avec les forces de l'ordre ont fait plusieurs dizaines de morts, réveillant le spectre de la guerre civile (1975-1992), jusqu'à ce que M. Dhlakama sorte de sa cachette in extremis pour signer un accord de cessez-le-feu début septembre.

 

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