L'enquête sur le meurtre il y a un an au Mali de deux journalistes de RFI "se développe dans toute une série de directions", a affirmé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à la radio, malgré le scepticisme d'un avocat d'une des deux familles.
"Je ne veux pas entrer dans plus de détails (...) Je pense que les choses vont avancer très favorablement", a déclaré le ministre dont les propos étaient diffusés dimanche un an jour pour jour après la mort, dans le nord du Mali, de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Evoquant des éléments en sa possession qu'il n'a pas voulu détailler, Laurent Fabius, répétant ce qu'il avait dit il y a quelques jours devant l'Assemblée nationale, a ajouté: "Non seulement je souhaite mais je pense qu'on va pouvoir identifier et arrêter à la fois les auteurs et les commanditaires".
Pour l'avocat de la mère de Ghislaine Dupont, Christophe Deltombe, le positionnement du ministre est "un petit peu hâtif"."On ne connait pas les ravisseurs même si des noms circulent, on ne sait pas les raisons, les motifs de cet enlèvement, donc il nous manque beaucoup d'éléments pour pouvoir prétendre que l'enquête est bouclée", a souligné cet avocat sur RFI.
"Il y a une bonne collaboration entre la France et le Mali et il y a des pourparlers à Alger en ce moment entre Bamako et les groupes du nord.Ca peut faciliter l'identification, l'arrestation des assassins (...) Je pense, j'espère que c'est en bonne voie", a insisté de son côté Laurent Fabius.
"Je peux vous dire que le juge peut aller au bout de son enquête et que les Maliens coopèrent", a-t-il ajouté.
A Bamako, une source judiciaire malienne avait indiqué pour sa part jeudi à l'AFP que "la principale difficulté dans le dossier était l'impossibilité pour les enquêteurs de se rendre pour le moment dans la région de Kidal pour mener des investigations de terrain".
Selon une source proche du dossier, l'enquête pourrait encore être longue alors que peu d'éléments probants ont été réunis à ce jour.Pour découvrir l'identité des ravisseurs, les enquêteurs disposent de relevés d'empreintes digitales et ADN effectués sur la scène de crime mais un important travail devra encore être réalisé pour les confronter avec celles - qu'ils n'ont pas encore - de potentiels suspects, selon la même source.
Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été capturés en sortant du domicile d'un responsable du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) qu'ils étaient venus interviewer, par des hommes armés parlant tamashek, la langue des Touareg.Les deux envoyés spéciaux de RFI ont été tués par balles le 2 novembre 2013 à Kidal (nord-est), peu après leur enlèvement.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué le double meurtre, le justifiant par la "nouvelle croisade" de la France au Mali.
Dans un communiqué dimanche à l'occasion de la première Journée internationale pour mettre fin à l'impunité des crimes commis contre les journalistes, Laurent Fabius ajoute saluer "la mémoire de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon".
"Trop de journalistes comme nos deux compatriotes au Mali, comme Camille Lepage en Centrafrique, comme James Foley et Steven Sotloff assassinés par Daech (l'une des appellations du groupe Etat islamique en Syrie), paient de leur vie leur engagement en faveur de la liberté de la presse", a regretté le ministre.
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