Le président gabonais Ali Bongo a mis en garde samedi contre "l'ethnisme" et les "intérêts personnels", critiquant son gouvernement et laissant entrevoir un remaniement dans les prochaines heures, dans un discours à la nation pour le premier anniversaire de son investiture.
Le président a assuré avoir "pris la mesure de l'ampleur du problème ethnique dans notre pays, particulièrement dans notre administration".
"C'est une des racines principales de nos incompréhensions mutuelles qui nous empêchent d'avancer.Pour y faire face, j'avais prescrit aux membres du gouvernement" de Paul Biyoghé Mba, "de privilégier les critères rationnels notamment la compétence dans le choix de leurs collaborateurs.Mais je constate que ces choix sont souvent orientés vers le village, l'ethnie, le clan ou la province", a-t-il déclaré.
"Certains d'entre nous entretiennent cet état d'esprit qui ronge tel un cancer notre cohésion nationale (...) Toutes les grandes nations se sont construites en abattant les murs de l'ethnisme et de la race", a estimé le président.
"Le temps de l'évaluation a sonné (...) Certains projets connaissent une lenteur dans l'exécution.J'ai d'ailleurs fait remarquer au gouvernement que beaucoup de projets pourtant budgétisés souffraient de l'absence criarde de réalisation (...) J'ai décidé de corriger au plus vite certaines erreurs notamment celles de casting pour placer l'homme qu'il faut à la place qu'il faut", a prévenu Ali Bongo
Le président n'a pas donné de calendrier et n'a pas précisé s'il s'agissait de changer de Premier ministre ou simplement de ministres.
Se félicitant d'avoir lancé de "nombreux chantiers dans plusieurs secteurs: routes, énergie, éducation, formation professionnelle, protection sociale, protection de l'environnement, industrialisation des filières bois et diplomatie", le président Bongo assure que "tout indique que le bilan (de un an au pouvoir) est positif".
Toutefois, il a jugé que "dans plusieurs autres domaines, les résultats ne sont pas satisfaisants, essentiellement du fait de l'inconscience et des défaillances de ceux qui ont été chargés de la mise en oeuvre de certains projets qui se sont plutôt montrés soucieux de leur intérêt matériel, politicien ou personnel", a-t-il lancé.
"Je pensais ce temps révolu.Le temps où l'action publique était entravée par la multiplication des réseaux mercantiles et politiciens (...) Il faut rompre avec certaines pratiques honteuses qui consistent à mystifier et faire semblant au lieu de s'attaquer réellement aux problèmes que vivent au quotidien nos compatriotes", a-t-il affirmé.
"Le Gabon peut grâce à ses ressources et compétences changer considérablement en une génération le niveau de vie de tous ses enfants (...) Nous allons poursuivre avec assurance notre marche vers l'émergence", a-t-il conclu.
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