L'EI obtient l'allégeance de jihadistes égyptiens

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Bagdad (AFP)

L'organisation Etat islamique (EI) a étendu son influence au Moyen-Orient en obtenant lundi l'allégeance du principal groupe jihadiste égyptien, à l'heure où l'incertitude persiste sur le sort de son chef qui aurait pu être blessé ou tué par des raids de la coalition.

En Syrie, le président Bachar al-Assad s'est dit prêt à "étudier" la proposition de l'ONU d'un "gel" des combats à Alep (nord), ex-capitale économique du pays ravagé depuis mars 2011 par un conflit devenu protéiforme.

"Nous annonçons prêter allégeance au calife Ibrahim Ibn Awad (...) pour écouter et obéir", a annoncé le groupe égyptien Ansar Beït al-Maqdess dans un enregistrement audio, en référence au nom religieux du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi.

Ansar Beït al-Maqdess, qui disait jusqu'à récemment s'inspirer d'Al-Qaïda, a multiplié les attentats meurtriers ces derniers mois contre les forces de l'ordre en Egypte, principalement dans le Sinaï où il est basé.

Il affirme agir en représailles à la répression sanglante qui s'est abattue sur les islamistes après la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi en 2013.

Sa décision d'aller plus loin en faisant allégeance est susceptible de renforcer l'EI au-delà de l'Irak et de la Syrie, où Baghdadi a proclamé un "califat" sur les territoires qu'il contrôle.

Pour le spécialiste de l'islam radical Jean-Pierre Filiu, il ne fait pas de doute que l'EI "a définitivement détrôné Al-Qaïda comme référence ultime du jihad global à vocation planétaire".

 

- Obama annonce 'une nouvelle étape' -

L'annonce d'Ansar Beït al-Maqdess intervient après un week-end de rumeurs et d'informations contradictoires selon lesquelles Baghdadi aurait été blessé, voire tué, dans des raids de la coalition ayant visé vendredi des dirigeants de l'EI à Mossoul dans le nord de l'Irak.

A Bagdad, les autorités ont assuré que ces informations, relayées notamment par des médias arabes, n'étaient pas "fiables".

Le Pentagone a répété lundi ne pas pouvoir confirmer le sort de Baghdadi mais a suggéré que d'autres dirigeants d'un rang inférieur dans l'organisation ont pu être touchés.

Les frappes visaient "un convoi de dix véhicules qui, nous avons de bonnes raisons de le croire, transportaient peut-être des chefs de guerre", a expliqué un porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren.

La mort de Baghdadi représenterait une victoire majeure pour la coalition internationale.Les Etats-Unis ont promis 10 millions de dollars pour cet homme énigmatique, qui agit dans le plus grand secret afin de garantir sa sécurité. 

Le président Barack Obama a annoncé dimanche qu'une "nouvelle étape" de l'intervention américaine s'ouvrait en Irak avec l'envoi de 1.500 conseillers militaires supplémentaires, portant l'effectif américain à plus de 3.000 soldats.

"La première étape était d'obtenir la formation d'un gouvernement irakien représentatif et crédible et nous l'avons fait", a déclaré M. Obama."A présent, plutôt que de simplement viser à arrêter la progression de l'EI, nous voulons être en position de lancer une offensive".

Le quasi-doublement du contingent américain est destiné à rendre rapidement opérationnelles les forces irakiennes, y compris kurdes, afin qu'elles puissent "commencer à repousser" les forces de l'EI, selon le président. 

Cinquante soldats américains sont notamment arrivés dans la province d'Al-Anbar (ouest), tombée quasiment entièrement aux mains de l'EI, qui y a récemment exécuté plus de 200 membres de la tribu sunnite Albounimer qui le combat.

La Jordanie, qui fait également partie de la coalition internationale, a de son côté fait parvenir de l'aide humanitaire dans cette province.

 

- 13 raids à Kobané -

Ces trois derniers jours, les Etats-Unis, qui mènent des frappes depuis le 8 août en Irak, en ont conduit 18, notamment à Baïji (nord de Bagdad), où les forces irakiennes ont repris plus de 70% de la ville aux jihadistes.

L'Iran chiite a indiqué qu'il mettrait "toutes ses capacités à la disposition de l'Irak" pour lutter contre l'EI lors d'une visite à Téhéran du vice-président irakien Nouri al-Maliki. 

En Syrie, où l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura se trouve depuis samedi, le président Assad s'est dit prêt à travailler sur sa proposition d'un "gel" des combats à Alep, divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes et rebelles.

Fin octobre, M. de Mistura avait proposé d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire.

Pendant ce temps, la ville syrienne de Kobané, devenue le symbole de la résistance à l'EI, était toujours le théâtre de violents combats.La coalition y a mené 13 raids depuis samedi, en soutien aux forces kurdes qui la défendent depuis la mi-septembre.

 

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