Le procès en appel de deux policiers tunisiens reconnus coupables du viol d'une jeune femme a de nouveau été reporté lundi, à l'issue d'une audience à huis clos au cours de laquelle une confrontation a été organisée avec la victime.
Le procès reprendra jeudi 20 novembre à la demande des avocats des policiers et un verdict devrait alors être prononcé, ont indiqué à l'AFP deux avocats de la jeune femme, Charfeddine Kellil et Mokhtar Trifi.
Les deux policiers avaient été condamnés en mars à sept ans de prison pour avoir violé "Meriem Ben Mohamed" -un nom d'emprunt- à tour de rôle en 2012.Un troisième agent de police qui avait extorqué de l'argent au petit ami de la victime s'était vu infliger une peine de deux ans de prison.
Les avocats de la jeune femme avaient dénoncé un verdict trop "clément" et le Parquet avait fait appel en indiquant tenir "à la qualification des faits comme étant des rapports sexuels sous la contrainte avec menace d'usage de violence", crime passible de la peine capitale.
Un moratoire de fait sur les exécutions existe toutefois depuis le début des années 1990 en Tunisie.
L'audience de lundi s'est déroulée à huis clos, après que la cour eut demandé aux journalistes et représentants de la société civile de quitter la salle en raison de la sensibilité des faits, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Le juge a ensuite interrogé les deux policiers, qui ont de nouveau accusé la jeune femme de leur avoir fait des avances, selon une avocate de la jeune femme, Radhia Nasraoui.
Puis une confrontation a été organisée entre Meriem et les agents.
"Elle s'est tenue face aux policiers et leur a dit: +vous m'avez violée et toi, le troisième, tu as emmené mon fiancé au distributeur pour retirer de l'argent.Quand tu es revenu, tu as trouvé ton collègue en train de me violer dans la voiture, et tu n'as rien fait, et tu as empêché mon fiancé de me défendre+", a dit à l'AFP l'une de ses avocates, Monia Bousselmi.
"Nous ne demandons pas à ce qu'ils soient condamnés à la peine capitale (...).Nous ne demandons même pas qu'ils soient condamnés au maximum de la peine, nous demandons à ce qu'ils soient condamnés vraiment à une peine coercitive", a dit à l'AFP Me Trifi.
Cette affaire avait fait scandale peu après l'arrestation des policiers, le Parquet ayant un temps voulu poursuivre la victime et son fiancé pour atteinte à la pudeur.Les agents avaient en effet affirmé avoir surpris le couple en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture.
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