Des militaires réclamant de l'avancement et de meilleures soldes bloquent depuis mardi matin Bouaké, la deuxième ville de Côte d'Ivoire, un pays qui sort progressivement d'une décennie de crise politico-militaire, a constaté l'AFP.
Des barricades ont été dressées sur les principaux axes de l'ancienne capitale de la rébellion favorable à l'actuel président Alassane Ouattara, qui contrôla le nord du pays de 2002 à 2011, quand la Côte d'Ivoire était coupée en deux.Seul le Sud était tenu par les forces loyalistes à l'ancien chef de l'Etat Laurent Gbagbo.
Des dizaines de militaires, non armés, dont certains ont le visage encagoulé ou recouvert de peintures blanches, sont disséminés au quatre coins de la ville, paralysée par d'importants bouchons.Les principaux magasins de Bouaké, sont fermés.
"J'ai vu une cinquantaine de militaires en tenue et sans armes.Ils crient +On veut notre argent !+", a déclaré à l'AFP une habitante de Bouaké.
"Nous manifestons pour réclamer nos droits.Durant deux jours nous allons paralyser les principales villes de l'intérieur.Si nous n'avons pas gain de cause, le troisième jour nous allons nous attaquer aux institutions bancaires", a menacé un officier basé à Abidjan.
Les militaires réclament l'avancement de milliers d'entre eux, entériné lors de l'accord de paix de Ouagadougou signé en 2007, affirment-ils, mais qui n'a pas été suivi d'effets.
Ce qui est refusé aux militaires de carrière sous Laurent Gbagbo est à l'inverse accepté pour les anciens rebelles intégrés dans l'armée depuis l'arrivée d'Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, se plaignent-ils.
"Nous avons accordé au président de la République un temps pour qu'il constate de lui-même les irrégularités administratives.Mais le général Bakayoko (Soumaïla Bakayoko, le chef d'état-major des armées ivoiriennes) est encore dans la peau d'un chef rebelle", a dénoncé un officier.
De fortes tensions opposent anciens rebelles pro-Ouattara et militaires de carrière au sein de l'armée.
Mi-septembre, l'un des principaux camps militaires d'Abidjan avait été attaqué par une douzaine d'assaillants, tous arrêtés, dont les motivations n'ont pas été rendues publiques.Le ministère de la Défense n'a jamais souhaité communiquer sur cet incident.
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