Guinée: l'opposition appelle à de nouvelles manifestations

L'opposition guinéenne a appelé mardi soir à de nouvelles manifestations à Conakry et dans tout le pays contre le calendrier électoral, tandis que le président Alpha Condé invitait officiellement le chef de l'opposition Cello Dalein Diallo à une rencontre vendredi. 

Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès de M. Diallo, ancien Premier ministre, ou de son entourage, sur cette invitation, annoncée par un communiqué de la présidence "pour des échanges portant sur la situation socio-politique nationale".

Le président souhaite "l'aboutissement d'un dialogue permanent en vue d'aller vers des élections libres, crédibles et transparentes dans notre pays", selon le texte.

Au même moment, au terme d'une réunion au domicile d'un de ses dirigeants, l'ancien Premier ministre Sidya Touré, l'opposition a annoncé à la presse la poursuite des "marches et protestations", le 7 mai à Conakry et le 11 mai dans tout le pays.

"Ces marches et manifestations consistent à dénoncer le calendrier électoral annoncé par la Commission électorale nationale indépendante" (Céni), qui renvoie les élections locales en 2016, après la présidentielle fixée à octobre 2015, a expliqué le porte-parole de l'opposition.

Cette annonce intervient au lendemain d'un nouvel appel à la mobilisation nationale contre le calendrier électoral et la "mal-gouvernance", qui s'est soldée par au moins une vingtaine de blessés à Conakry, lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre déployées en masse dans la capitale, ainsi que 29 arrestations.

Après une journée "ville morte" à Conakry le 2 avril, suivie de manifestations non autorisées - avec plusieurs morts et au moins une vingtaine de blessés - l'opposition cherche depuis le 23 avril à étendre sa contestation à l'ensemble du territoire.

Disant craindre des fraudes de la part des exécutifs communaux désignés par le pouvoir (faute de scrutin à cet échelon depuis 2005), elle exige l'organisation des élections locales avant la présidentielle d'octobre, ce qu'a catégoriquement exclu M. Condé, au nom du respect de la Constitution.