Le groupe islamiste armé Boko Haram a repris la ville stratégique de Marte, dans le nord-est du Nigeria, a déclaré un responsable de la région dans la nuit de vendredi à samedi.
"C'est triste mais on nous a fait comprendre que Marte est entièrement retombée sous le contrôle des insurgés (vendredi), ce qui est un revers immense" pour les autorités nigérianes, a déclaré à la presse le vice-gouverneur de l'Etat de Borno, Mustapha Zannah.
Marte, une ville de pêcheurs et de fermiers très convoitée pour ses richesses agricoles, frontalière du Cameroun et située sur une route stratégique pour le commerce entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, a changé de mains à maintes reprises depuis 2013.
Le groupe islamiste s'était emparé de pans entiers de territoires dans le nord-est du Nigeria l'année dernière, mais l'armée a pu reprendre le contrôle de la quasi-totalité du territoire depuis le lancement, en février, d'une opération militaire régionale, à laquelle prennent part le Tchad, le Cameroun et le Niger voisins.
Marte avait été prise une première fois en janvier 2013 par Boko Haram, qui y avait établi ses quartiers généraux.
La ville avait ensuite été reprise en mai de la même année, après l'instauration d'un état d'urgence dans la région.Mais le groupe islamiste avait à nouveau réussi à s'en emparer lors de son importante avancée territoriale de 2014.
Quand l'armée nigériane avait enfin pu reprendre le contrôle de Marte en mars, victoire survenue au même moment que la reprise de Dikwa aux islamistes par l'armée tchadienne, un porte-parole de l'armée nigériane avait estimé que l'itinéraire international menant du Nigeria au Cameroun, au Tchad et en Centrafrique était désormais "pleinement sécurisé".
Boko Haram avait déjà effectué une première incursion à Marte en avril: plus de 2.000 insurgés avaient alors attaqué la ville avec des armes à feu, des bombes et même quelques chars.Des centaines de soldats avaient alors pris la fuite, mais l'armée avait ensuite pu reprendre le contrôle de la ville.
L'annonce de la chute de Marte survient deux jours après une attaque islamiste contre Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno et la plus grande ville de la région.
Boko Haram a tué au moins 55 civils dans deux villages au sud de Maiduguri mercredi, avant de se diriger vers la caserne de Giwa, mais les insurgés ont pu être stoppés par l'armée après des combats.
Ces violences étaient les premières contre Maiduguri depuis le début de l'opération militaire régionale.
L'armée nigériane mène en ce moment une vaste opération de destruction des camps de Boko Haram non loin, dans l'immense forêt de Sambisa, un des grands fiefs du groupe islamiste, d'où plus de 700 femmes et enfants ont été libérés récemment.
Cette attaque de "diversion" sur Maiduguri a été menée "dans l'intention de ralentir l'assaut en cours sur la forêt de Sambisa", analysait cette semaine un communiqué de l'armée.
Un couvre-feu a été imposé à Maiduguri afin de prévenir de nouvelles attaques, alors que les autorités de l'Etat de Borno ont appris, via "un rapport de sécurité", le recrutement de nombreuses femmes kamikazes dans les rangs de Boko Haram, selon M. Zannah.
Le colonel Tukur Gusau, porte-parole de l'armée à Maiduguri, a précisé dans la nuit de vendredi à samedi que le couvre-feu était reconduit, mais que les mouvements étaient autorisés dans la ville entre 08H00 et 17H00 (07H00 à 16H00 GMT).
"Même si 90% de nos communautés ont été libérées, la guerre n'est pas encore terminée", a rappelé M. Zannah.
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