La présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a "regretté" mercredi à Paris que son pays n'ait pas été informé "beaucoup plus tôt" de l'enquête française en cours sur des viols présumés d'enfants par des militaires français en Centrafrique.
"En ce qui concerne les autorités de la République centrafricaine, nous avons simplement regretté de n'avoir pas été informés beaucoup plus tôt de la procédure en cours" en France, a déclaré à la presse Mme Samba Panza, après une rencontre avec la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean.
"Nous avons demandé avec insistance d'être impliqués dans la procédure qui a été engagée", a ajouté la présidente centrafricaine, précisant que c'était désormais chose faite.Elle a confirmé avoir évoqué cette "préoccupation commune pour la France et la Centrafrique" lors de sa rencontre avec le président François Hollande en début de matinée.
Un communiqué de la présidence française, publié après l'entretien, a rapporté que les deux chefs d'Etat avaient "constaté la parfaite coopération entre la justice des deux pays dans la conduite des enquêtes en cours".
L'affaire, potentiellement désastreuse pour l'image en Afrique de la France et de son armée, avait été révélée en avril par le quotidien britannique The Guardian, sur la base d'un rapport des Nations unies contenant des témoignages d'enfants qui affirment avoir été violés par des militaires français au début de l'intervention française en Centrafrique, entre décembre 2013 et juin 2014.
Informé par l'ONU en juillet 2014, le ministère français de la Défense a confirmé avoir immédiatement saisi la justice française, qui a ouvert une information judiciaire le 7 mai.La Centrafrique a indiqué qu'elle allait également engager "des poursuites".
La présidente centrafricaine a également évoqué avec le président Hollande la tenue des élections présidentielle et législatives, initialement prévues en août mais récemment reportées par le Forum de réconciliation centrafricain, en raison de l'impréparation des autorités.
Mme Samba Panza a affirmé sa volonté de "ne pas indéfiniment aller de report en report"."Nous avons décidé de manière concertée au cours du forum de Bangui qu'il ne fallait pas dépasser le cap du dernier trimestre 2015", a assuré la présidente de transition."Nous allons nous y mettre", a-t-elle promis, pointant à nouveau un "besoin de décaissement" des fonds promis pour financer les élections.
"Les élections doivent impérativement être organisées dans l'année", a insisté le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal.
"Nous invitons tous les partenaires de la République centrafricaine à assurer l'intégralité du financement du processus électoral", a-t-il ajouté.
Mme Samba Panza avait exhorté mardi à Bruxelles la communauté internationale à verser l'aide promise au pays, qui chiffre à 17 millions de dollars les fonds manquant pour financer le scrutin.
Elle a reçu à Paris le soutien de la secrétaire-générale de l'OIF, Michaëlle Jean."Nous sommes là pour accompagner le processus électoral à venir" dans ce pays "exangue" et "qui a beaucoup souffert", a déclaré Mme Jean.
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