Guinée: le général Sékouba Konaté vote en appelant à la paix

Le président du régime de transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a voté dimanche à Conakry pour le second tour de la présidentielle, appelant une nouvelle fois "à la paix, la cohésion et l'unité nationale", a constaté une journaliste de l'AFP.

La fin de la campagne électorale avait été marquée par des troubles politico-ethniques à Conakry et dans des villes de l'est du pays, mais dimanche à la mi-journée, aucun incident n'avait été signalé.

 Le général Konaté a voté dans un collège du quartier où il avait passé son enfance, dans la capitale.Après avoir accompli son devoir électoral, il a demandé "au peuple de Guinée d'avoir la cohésion, la paix et l'unité nationale, pour que le pays se développe".

 "Je suis un homme très fier et très content", a déclaré l'officier, estimant avoir tenu "sa parole" de "soldat" de rendre le pouvoir aux civils après 26 ans de régimes militaires.

L'un des deux candidats en compétition, Alpha Condé, a également voté en fin de matinée près de son domicile, en espérant que "le calme et la tranquillité" prévaudraient.

M. Condé a relevé "quelques problèmes" sans réelle gravité dans certains bureaux de vote du pays, telle qu'une "tentative de fraude" d'un homme qui avait altéré de l'encre pour faire annuler des bulletins, ou des "protestations" de personnes dont les noms ne figuraient pas sur les listes d'émargement.

"On espère qu'après ce vote-là, nous allons entamer réellement un processus démocratique de développement, pour mettre fin à l'impunité et créer (...) un véritable Etat qui protège les citoyens et leurs biens et qui impose la loi à tout le monde", a déclaré M. Condé.

Son adversaire, Cellou Dalein Diallo, devait voter dans l'après-midi, également à Conakry.

Au premier tour du scrutin le 27 juin, Diallo était arrivé largement en tête, avec 43% des voix, devant Condé, 18%.Mais le scrutin reste ouvert du fait de l'importance du vote ethnique et des alliances nouées entre les deux tours.
Cette présidentielle est le premier scrutin libre dans l'histoire de la Guinée qui, depuis son indépendance de la France en 1958, n'a connu que des pouvoirs dictatoriaux et militaires.