Le deuxième tour de l'élection présidentielle historique en Côte d'Ivoire se tiendra le 28 novembre, a annoncé le Premier ministre Guillaume Soro à la presse française, à quelques heures d'un conseil des ministres destiné à fixer définitivement la date du scrutin.
"Je peux vous annoncer que le second tour se déroulera bien le 28 novembre, comme initialement prévu par la CEI (Commission électorale indépendante, ndlr) et comme cela devrait être officiellement arrêté lors du Conseil des ministres qui se tiendra aujourd'hui à Abidjan", a déclaré Guillaume Soro au quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien.
En proclamant samedi les résultats définitifs du premier tour du 31 octobre, le Conseil constitutionnel avait annoncé que le deuxième tour crucial entre le président sortant Laurent Gbagbo (38%) et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara (32%) se tiendrait le 21 novembre.
Or la date du 28 novembre avait jusque-là été "projetée" par la Commission électorale indépendante (CEI).
Invoquant de lourdes tâches techniques et logistiques, la CEI - qui ne s'est pas exprimée publiquement sur le sujet - a souhaité, selon une source gouvernementale et une source proche de la présidence, en revenir au 28 novembre pour ce scrutin censé clore une décennie de crise politico-militaire.
Le porte-parole du Premier ministre Guillaume Soro, Sindou Meïté, avait indiqué lundi soir que M. Soro soumettrait mardi au président Gbagbo, en conseil des ministres, un projet de décret fixant la date du deuxième tour sur proposition de la CEI.
La proposition de la commission tiendra compte des "contraintes" qui pèsent sur le vote, comme l'impression ou le transport des documents électoraux, a-t-il souligné.
L'annonce du 21 novembre par le Conseil constitutionnel, présidé par un proche du chef de l'Etat, avait pris soudainement de court les acteurs du processus électoral et notamment l'opposition, qui n'était toujours pas en ordre de bataille à deux semaines du scrutin.
Finalement, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié (25,2%) a appelé à "voter massivement" pour M. Ouattara, au nom du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qu'ils ont créé en 2005 avec Albert Mabri Toikeusse (2,57%) et Innocent Anaky Kobena (0,23%).
Le camp Gbagbo s'est employé lundi à pilonner leur alliance.
"Bédié doit reconnaître à sa base son droit (...) à rester patriote et à ne pas s'engager dans des alliances contre-nature", a déclaré à l'AFP Eric Kahé, un responsable de la coalition des partis pro-Gbagbo.Pour lui, "le peuple ne suivra pas Bédié".
"C'est une alliance pour aliéner l'indépendance nationale", a tonné Pascal Affi N'Guessan, porte-parole du candidat Gbagbo.
"Méfions-nous du candidat de l'étranger, celui qui rend compte à l'étranger et prend ses ordres et ses moyens via Dakar", a-t-il lancé en allusion à une récente rencontre à Dakar entre M. Ouattara et le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a créé une crise diplomatique entre les deux pays.
Avant d'être alliés, les camps Bédié et Ouattara se sont affrontés férocement, dans le sillage du débat sur "l'ivoirité" lancé dans les années 1990 par des partisans de M. Bédié contre M. Ouattara, exclu du scrutin de 2000 pour "nationalité douteuse".
Flanqué d'un nouvel état-major, l'ex-Premier ministre doit donner mercredi le coup d'envoi de sa campagne de deuxième tour, après plusieurs jours d'intenses tractations pour mettre en place une nouvelle équipe estampillée RHDP.
Face au durcissement du ton de la campagne, le Premier ministre a plaidé pour un deuxième tour "dans une atmosphère démocratique, détendue et apaisée".
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