L'Assemblée nationale zimbabwéenne a approuvé mardi soir la proposition de loi du gouvernement d'interdire les licenciements massifs qui touchent les entreprises publiques et privées du pays suite à une décision rendue par la Cour Suprême, le mois dernier.
Mercredi, le quotidien gouvernemental The Herald a rapporté que la loi devait désormais simplement recevoir le feu vert du Sénat pour être validée.
Cette loi a été votée alors que la municipalité de la capitale Harare vient de licencier 3.000 employés pour alléger sa masse salariale.
"Au moins 3.000 employés de la ville d'Harare vont recevoir leurs lettres de licenciement avec un préavis de trois mois aujourd'hui (mercredi), comme l'autorise l'arrêt de la Cour Suprême", note The Herald.
Ce nouveau licenciement massif fait partie d'une longue série qui frappe les entreprises publiques et privées du Zimbabwe depuis que la Cour Suprême a rendu un arrêt autorisant les employeurs à renvoyer des salariés, à condition de donner un préavis de trois mois.
Les syndicats estiment qu'au moins 18.000 emplois ont été supprimés depuis la décision de la Cour Suprême.
Plusieurs entreprises en proie à de profondes difficultés financières en ont profité pour dégraisser, et parmi elles la radio-télévision nationale Zimbabwe Broadcasting Corporation, qui a licencié 300 personnes jeudi, ou encore l'opérateur téléphonique Econet.
Vendredi, le gouvernement avait déposé un projet de loi visant à modifier le code du travail zimbabwéen pour interdire purement et simplement les licenciements arbitraires.
"Aucun employeur ne pourra mettre fin à un contrat sans un accord mutuel écrit avec l'employé", précise le texte.
Le gouvernement veut également forcer les employeurs souhaitant licencier à le signifier à l'avance au comité d'entreprise ainsi qu'à un organisme gouvernemental qui décidera si les licenciements sont justifiés ou non.
Le Sénat devrait valider jeudi le texte de loi avant que le Président Mugabe ne signe sa promulgation.
L'économie du Zimbabwe est en crise profonde depuis le début des années 2000, après la réforme agraire du président Mugabe, qui a brisé un secteur-clé de l'économie du pays.
Les lois d'indigénisation, qui exigent que la majorité des parts des entreprises soient détenues par des Zimbabwéens, sont également critiquées car elles feraient fuir les investisseurs étrangers.
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