Le second tour de l'élection présidentielle historique en Côte d'Ivoire, entre le chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, a été reporté mardi du 21 au 28 novembre.
"Après consultation de la Commission électorale indépendante (CEI)" et "concertation avec le Conseil constitutionnel", M. Gbagbo a permis mardi matin au conseil des ministres de "statuer sur un projet de décret" fixant la date du second tour au "dimanche 28 novembre 2010", a annoncé le Premier ministre Guillaume Soro.
"Pour des raisons pratiques, techniques et matérielles, la CEI a demandé une semaine supplémentaire pour préparer dans les meilleures conditions le second tour", a-t-il expliqué devant la presse, à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire.
Cette annonce met fin à près de trois jours d'incertitude sur le scrutin, six fois reporté depuis 2005 et destiné à clore une décennie de crise politico-militaire.
En proclamant samedi les résultats définitifs du premier tour du 31 octobre, le Conseil constitutionnel avait annoncé pour le 21 novembre la finale entre Laurent Gbagbo (38%) et Alassane Ouattara (32%).
Il avait pris à contre-pied quasiment tous les acteurs du processus électoral, CEI en tête, qui travaillaient jusque-là sur la date du 28 novembre.
Pour le camp Ouattara et nombre d'observateurs, avec l'annonce surprise du Conseil constitutionnel - présidé par Paul Yao N'Dré, un proche du chef de l'Etat -, le camp Gbagbo avait cherché à prendre de vitesse l'opposition, qui à ce moment-là n'était pas encore en ordre de bataille.
Le retour au 28 novembre se sera décidé à l'issue d'une réunion de la CEI lundi et de concertations tous azimuts, en particulier entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contrôlant le nord depuis le putsch raté de 2002 et Premier ministre depuis l'accord de paix de 2007.
La CEI a fait valoir qu'il lui fallait du temps pour préparer le second tour, pour imprimer et transporter les documents électoraux par exemple, et pour tirer les leçons du 31 octobre.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, comme les nombreux observateurs internationaux présents, a relevé des "irrégularités mineures", tout en jugeant qu'elles n'avaient pas sérieusement entaché le scrutin, qui s'était tenu dans le calme et l'enthousiasme (83% de participation).
La campagne électorale d'une semaine promet d'être plus animée que celle du premier tour, avec le duel entre les figures les plus opposées de la scène ivoirienne: un président au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, et un ex-Premier ministre candidat pour la première fois, après avoir été exclu du scrutin de 2000 pour "nationalité douteuse".
Les partisans de M. Gbagbo - qui devait tenir mardi après-midi une conférence de presse - ont déjà été très offensifs.
Ils se sont saisis de la rencontre, la semaine dernière à Dakar, de M. Ouattara avec le président sénégalais Abdoulaye Wade - qui a créé une crise diplomatique Abidjan-Dakar - pour renouveler leurs accusations contre un "candidat de l'étranger".
Fort du soutien de l'ex-président Henri Konan Bédié (3e avec 25,2%), M. Ouattara doit lancer sa campagne mercredi.Sa nouvelle équipe sera aux couleurs du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), alliance que les deux anciens ennemis ont conclue en 2005.
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