Le défenseur marocain des droits de l'homme Ahmed Marzouki, survivant du bagne de Tazmamart, a été agressé mercredi en début de soirée à Bruxelles par deux inconnus qui l'ont roué de coups et insulté en arabe, a-t-il indiqué à l'AFP.
L'auteur du best-seller "Tazmamart, cellule 10", qui a passé 18 années enfermé dans le sinistre bagne de Tazmamart pendant les "années de plombs" au Maroc (1960-1999), devait donner une conférence mercredi soir dans la capitale belge sur le thème de la "réconciliation" et des droits de l'homme dans son pays.
"Alors que nous marchions dans la rue avec un petit groupe pour nous rendre à la conférence, un homme m'a intercepté par l'arrière, m'a placé un genou dans le dos et m'a fait tomber.Ensuite, les coups ont commencé à pleuvoir de tous côtés et j'ai aperçu une arme blanche", a expliqué M. Marzouki, joint par téléphone."Ils m'ont insulté en arabe", a-t-il précisé.
Selon le réalisateur de cinéma Mohamed Ouachen, qui a assisté à la scène, les agresseurs étaient deux.Ils ont pris la fuite lorsque qu'une autre intervenante à la conférence, qui était restée avec M. Marzouki un peu en retrait du groupe, a donné l'alerte, a expliqué M. Ouachen.
"C'est un travail de professionnel", a pour sa part jugé M. Marzouki, estimant qu'il s'agissait probablement de "gens qui veulent se montrer plus royalistes que le roi".
Ahmed Marzouki a affirmé avoir la "joue gauche douloureuse" et "des côtes qui font mal" à la suite de l'agression dont il a été victime.Il a indiqué avoir déposé plainte devant la police belge.
M. Marzouki a encore expliqué n'avoir "jamais connu une telle chose au Maroc", où il donne régulièrement ce type de conférences et où il ne se considère pas comme un opposant.
Selon le sénateur belge Hassan Bousetta, cette agression a causé en quelques heures un grand émoi dans la communauté d'origine marocaine de Belgique.
"Les milieux hyper-marocains sont très tendus" suite au démantèlement violent d'un campement de contestataires au Sahara occidental par les autorités de Rabat, a souligné le sénateur socialiste, d'origine marocaine."On craint un retour à des pratiques que l'on pensait révolues", a-t-il ajouté.
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