Au Gabon, la techno version DBS s'appelle "afro-dance"

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LIBREVILLE (AFP)

Ils sont une curiosité dans le paysage musical au Gabon où il est plus courant d'entendre rap, gospel ou zouk: depuis 2000, Johnex, Waan-J et Maak 13 du groupe DBS distillent leur "afro-dance", de la techno en langues locales qui fait danser de plus en plus de jeunes.

"Notre première scène était une boîte de nuit" à Libreville, où certains spectateurs, à la fin du spectacle, félicitaient le groupe pour son interprétation de tubes étrangers, raconte à l'AFP Maak 13, pseudonyme de Serge Hamel Makaya, tresses sophistiquées, larges lunettes noires.

"Les gens avaient du mal à croire que c'étaient des Gabonais, des Africains qui faisaient ce style de musique", ajoute-t-il souriant, assis à côté de Prince Teddy Loussingui dit Waan-J (prononcé "Wandji") et Jean Olivier Ngoma alias Johnex, les autres membres du trio ayant fait en dix ans "trois albums et deux maxi singles".

Ils sont discrets sur leur vie privée et leur âge, selon eux en dessous de 30 ans.Comme souvent, ils sont accompagnés de "DJ Croco" et Patrick Williams, membres du "staff" de leur groupe qu'ils ont baptisé "DBS pour Dangerous BrotherS", indique Johnex, cheveux ras, fine moustache et air timide.

"Nous sommes tous frères" selon l'acception africaine, précise Waan-J, trublion du groupe, petites barbe et moustache, minces dreadlocks et grosses lunettes à monture colorée.

"On a été à la même école, on a appris ensemble, chacun de nous avait le goût de la musique.(...) C'est là que ça a commencé", poursuit Johnex, un des deux "littéraires" avec Maak 13, Waan-J étant un "matheux".

Le bac en poche, ils décident de se consacrer à la musique."La techno, parce qu'on se sent mieux dedans.Et puis (...) il fallait sortir de l'ordinaire, quoi", affirme-t-il.

Le style du groupe, souligne Maak 13, c'est "l'afro-dance, qui est un mélange de la dance qui vient de l'Europe avec les percussions et les langues des ethnies africaines, du Gabon principalement.(...) On tient à avoir une coloration africaine dans nos chansons" et par la techno, "apporter un peu plus de gaieté parce qu'on sait que l'Afrique a beaucoup de problèmes".

D'animations de quartier en concerts, puis de maquettes en albums, les DBS semblent avoir trouvé leur public, majoritairement jeune, dans leur pays de 1,5 million d'habitants mais aussi dans toute la sous-région.

A Libreville, on les reconnaît et on les interpelle dans la rue, de la Cité Pompidou (ouest), leur quartier, à Saint-Germain (centre-ville) où s'entraînent les danseurs de leur dernier clip devenu un tube, "Awè na mié" ("Toi et moi", en langue omyènè).

Ce morceau figure sur leur album "Conquête", sorti en mai et dans lequel s'illustrent des dizaines de membres de la compagnie de danse urbaine New G3 Dance (Nouvelle génération Gabon Groupe gagnant) créée en 2006 par des danseurs talentueux.

Un autre de leur tube, "Mayi Wa" ("Je te pleure"), est régulièrement diffusé par les médias locaux.

"On parle d'amour, en général mais pas toujours dans un sens charnel.L'amour pour son prochain, qui est le plus grand commandement de la Bible.(...) On parle de l'espoir aussi", explique Maak 13.

L'espoir du groupe, ajoute-t-il, c'est de trouver un public plus large et, d'abord, un producteur."C'est très compliqué quand on évolue seul.On est en autoproduction depuis nos débuts".

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