Référendum au Sud-Soudan: le chef sudiste Kiir appelle à la mobilisation

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JUBA (Soudan) (AFP)

 Les Sud-Soudanais doivent s'inscrire "massivement" sur les listes électorales pour le référendum d'indépendance de janvier sinon la guerre civile n'aura servi à rien, a plaidé lundi le chef sudiste Salva Kiir au premier jour d'une campagne d'inscription très attendue.

Après un retard de trois mois, personne n'y croyait trop, mais la campagne d'enregistrement sur les listes -jusqu'au 1er décembre- a commencé lundi matin, avec un air de fête à travers le Sud-Soudan, mais dans l'indifférence au Nord-Soudan qui vit actuellement au rythme de la fête musulmane de l'aïd al-Kébir (ndlr: ou al-Adha).

Le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan Salva Kiir a donné l'exemple en se présentant dès l'ouverture d'un bureau d'inscription après s'être recueilli au mémorial de John Garang, leader historique de la rébellion sudiste décédé peu après la signature de la paix avec le Nord en 2005.

 "Un référendum n'arrive qu'une seule fois.La population doit sortir massivement sinon cela voudrait dire que les gens se sont battus et sont morts pour rien", a-t-il dit.Des centaines de sudistes patientaient pour s'inscrire dans ce centre après le passage de Salva Kiir, selon un journaliste de l'AFP.

L'ambiance était relativement festive dans la capitale sudiste, des voitures munies de haut-parleurs invitaient la population à s'inscrire, sur fond de musique aux paroles évocatrices: "nous nous dirigeons vers la terre promise".

"C'est un moment historique pour le Sud-Soudan, j'ai hâte de m'inscrire et de voter au référendum", explique Gabriel Aleu, un sudiste d'une vingtaine d'années, rencontré à Juba.

Le scrutin est attendu comme un véritable sésame pour les Sudistes en cas de victoire d'un vote en faveur de l'indépendance, mais est redouté par les Nordistes qui craignent l'implosion du pays.

Un centre d'inscription de Bahri, en banlieue de Khartoum, était ouvert lundi matin, mais était désert, selon un journaliste de l'AFP.

"Nous nous attendons à ce que le processus commence tranquillement, et que les choses se mettent vraiment en place après deux jours", estime Denis Kadima, chef du département référendaire de l'ONU, qui a apporté une aide logistique à la commission référendaire.

 Celle-ci a mis sur pied 2.794 centres d'inscription dans tout le pays, 2.629 au Sud-Soudan et 165 au Nord-Soudan.Les Sudistes vivant au Nord-Soudan, dont le nombre oscille entre 500.000 et deux millions selon les estimations, de même que ceux de la diaspora ont le droit de participer au référendum.Au total, environ cinq millions de Sud-Soudanais devraient s'inscrire sur les listes.

Les rumeurs de retard du référendum circulent toujours au Soudan, en raison du retard déjà pris sur le calendrier référendaire et de différends politiques entre nordistes et sudistes.

"Nous avons eu des élections en avril et malgré les problèmes de communications, de transport, les fortes pluies, nous avons été en mesure de tenir des élections avec succès et sans conflit...Alors je pense que nous allons tenir le référendum avec succès", a déclaré à l'AFP Barnaba Marial Benjamin, ministre de l'Information du Sud-Soudan.

Question d'apaiser les tensions Nord-Sud au premier jour de cette campagne d'inscription, l'Union africaine a annoncé un accord-cadre entre le Parti du congrès national (NCP, nord) du président Omar el-Béchir et les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM).

"Les deux parties se sont engagées à maintenir une +frontière ouverte+", favorisant la mobilité Nord-Sud et des liens économiques étroits, peu importe l'issue du référendum, a souligné l'Union africaine.

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