Des négociations étaient en cours jeudi matin à Madagascar entre un groupe de militaires entrés en mutinerie et le régime en place qui pourrait recourir à la force en cas d'échec de ces discussions, a indiqué à l'AFP une source militaire malgache sous couvert d'anonymat.
La capitale Antananarivo vivait quant à elle à son rythme habituel, avec des magasins ouverts et des embouteillages dans les principales artères, sans présence militaire visible particulière, au lendemain de l'annonce par un général mutin, Noël Rakotonandrasana, qu'il avait "suspendu toutes les institutions existantes" dans la Grande île de l'océan Indien.
Les mutins étaient toujours retranchés jeudi matin dans une caserne à proximité de l'aéroport de la capitale, d'où le général Rakotonandrasana, ancien ministre des Forces armées, avait lancé son appel à la mutinerie, entouré d'une vingtaine d'officiers.
Le nombre total des mutins ne dépasse pas la vingtaine, avait indiqué mercredi à l'AFP le Premier ministre Camille Vital.
"La position (des mutins dans leur caserne) est maintenue.Si les négociations échouent, le régime entrera certainement dans une phase plus dure.Il n'y aura pas de +grand pardon+, des consignes ont été données", a indiqué jeudi matin à l'AFP une source au sein des forces militaires malgaches régulières, sous couvert d'anonymat.
L'appel à la mutinerie a été lancé alors que quelque 8 millions d'électeurs malgaches étaient appelés mercredi à se prononcer par referendum sur un projet de Constitution à l'initiative de l'homme fort du pays, Andry Rajoelina.
"Il y a des velléités de troubles de la part de certains qui veulent mettre des bâtons dans les roues de la transition" vers une sortie de crise politique à Madagascar mais "l'Etat prendra ses responsabilités" face aux mutins, a mis en garde M. Rajoelina mercredi soir.
Le oui à la nouvelle Loi fondamentale était largement en tête à Antananarivo avec 80,48% des suffrages exprimés et 40,07% de participation, selon des résultats provisoires communiqués jeudi matin par la commission électorale nationale indépendante (Céni).
Une très large victoire du oui ne fait aucun doute puisque les mouvances des trois anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, aujourd'hui dans l'opposition, ont appelé au boycott de la consultation.Le principal enjeu du scrutin réside de ce fait dans l'ampleur du taux de participation.
Malgré l'appel à la mutinerie de l'ancien ministre des Forces armées, "tout s'est déroulé normalement de manière générale" lors du scrutin référendaire, a a assuré à l'AFP Gisèle Dama Ranampy, membre de la commission électorale.
"Il y a eu des petits problèmes sur les listes électorales (...), et en voyant tous les gens désireux de voter, le pouvoir a sorti une ordonnance en faveur des non-inscrits et prolongé l'ouverture des bureaux jusqu'à 18H00" (15H00 GMT), a-t-elle précisé.Les bureaux étaient censés être ouverts de 06H00 à 16H00 locales.
"Il faudra attendre deux ou trois jours pour les premières tendances nationales", selon Mme Ranampy, et "pour les résultats officiels, il faudra davantage de temps car on attend l'arrivée physique des procès verbaux, et certaines zones sont très enclavées", a-t-elle expliqué.
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