Etat d'urgence en Guinée: forte présence armée dans les quartiers sensibles

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CONAKRY (AFP)

Les forces de sécurité guinéennes étaient massivement présentes dans les quartiers de Conakry où des violences post-électorales ont été commises pendant trois jours, au lendemain de la proclamation de l'état d'urgence, a constaté jeudi une journaliste de l'AFP.

Dans les quartiers de la commune de Ratoma où vit un cinquième de la population de Conakry, des véhicules "pick-up" chargés de policiers casqués et armés sillonnaient les rues et des soldats-parachutistes étaient positionnés aux carrefours, fusil-mitrailleur en mains.

La plupart des petits commerces restaient fermés mais des marchés étaient en activité, tandis que la circulation, quasiment inexistante depuis lundi, reprenait timidement.

La route principale de la commune de Ratoma, l'avenue Le Prince, était toujours jonchée des débris des barricades érigées par de jeunes partisans de Cellou Dalein Diallo --candidat malheureux à la présidentielle battu par Alpha Condé--, qui avaient affronté les forces de l'ordre.

"Hier encore les policiers frappaient les habitants, insultaient Diallo et les Peuls, mais depuis qu'ils ont décrété l'état d'urgence, les gens sont restés dans les maisons et ce matin il n'y a plus de pagaille", note un habitant de Ratoma, Ousmane Barry, commerçant de 22 ans.

Toutefois, la plupart des habitants de cette commune affirment ne pas avoir pu dormir en raison des rafales tirées par les forces de sécurité.

"C'est un calme précaire parce que les gens se terrent chez eux mais restent frustrés parce qu'on leur a volé la victoire de Diallo", affirme Ibrahima Dubreka Diallo, 58 ans, gérant d'entreprise.

"Mon quartier était très chaud ces derniers jours mais les militaires ont réussi à créer une sorte de calme", note Bachir Bah, chauffeur."On a entendu moins de rafales que les nuits précédentes.Peut-être est-ce vrai que les militaires sont devenus démocratiques...", ajoute-t-il.

Le général Sékouba Konaté, président de la transition en Guinée, a décrété mercredi "l'état d'urgence" jusqu'à la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle, après la mort d'au moins sept personnes depuis l'annonce, lundi, de la victoire d'Alpha Condé avec 52,2% contre 47,5% à Diallo.

Ces résultats provisoires doivent être confirmés par la Cour suprême au plus tard le 26 novembre.

Les violences se sont produites essentiellement dans les fiefs électoraux de Cellou Dalein Diallo à Conakry et en Moyenne-Guinée (centre) où les forces de l'ordre ont été accusées de nombreuses exactions dans ces endroits à majorité peuplés de Peuls.

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