La diplomatie américaine a explicitement condamné jeudi l'agression dont ont été victimes la veille à Brazzaville des journalistes du journal Le Monde et de l'AFP couvrant l'élection présidentielle au Congo, Washington exigeant que soit respectée la liberté d'expression.
"Dans la foulée de l'agression le 23 mars de journalistes du Monde et de l'Agence France-Presse, nous appelons le gouvernement de la République du Congo à assurer le respect des libertés d'expression, de rassemblement et de mouvement", a écrit dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat Mark Toner.
Le responsable américain a également "exhorté les forces de sécurité à rester professionnelles et à continuer de faire preuve de retenue".
Les trois journalistes, accrédités pour couvrir l'élection présidentielle de dimanche au Congo, ont été agressés par quatre individus en civil alors qu'ils sortaient du domicile du candidat de l'opposition Jean-Marie Michel Mokoko.Ce dernier venait de contester devant la presse les résultats préliminaires officiels du scrutin, donnant vainqueur le président sortant Denis Sassou NGuesso avec plus de 67% des voix.
Les hommes se sont présentés comme des policiers, mais ont refusé de leur montrer leurs cartes professionnelles.Ils ont molesté les journalistes, frappant notamment au visage un reporter de l'AFP.
Paris a demandé des explications au Congo, selon le Quai d'Orsay.
Sur la victoire proprement dite du président Sassou NGuesso, le département d'Etat est resté très sobre, disant "prendre note des résultats de l'élection présidentielle annoncés par le ministère de l'Intérieur" congolais.
"En attendant la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, nous appelons tous les candidats et leurs partisans à rester calmes".
"Les Etats-Unis demeurent préoccupés par (le manque de) transparence et la crédibilité du processus électoral, notamment sur des informations concernant des irrégularités et sur le blocage prolongé des communications", a encore protesté M. Toner, dont le gouvernement avait déjà exprimé, la semaine dernière avant le scrutin, les mêmes inquiétudes.
Les Etats-Unis ont adopté une position de principe sur les dirigeants de pays africains, réclamant qu'ils ne modifient pas leurs Constitutions pour faire plus de deux mandats présidentiels.
Washington s'est ainsi insurgé contre les changements constitutionnels au Burundi et au Rwanda.
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