Le procès de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), accusé de crimes de guerre, principalement des viols, commis par ses troupes en Centrafrique, s'ouvre lundi après-midi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Le procès, prévu pour durer des mois, doit débuter à 14H30 (13H30 GMT) avec la déclaration liminaire de l'accusation qui présentera un résumé des charges pesant contre M. Bemba, 48 ans, qui plaide non coupable.
L'opposant congolais, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006 en RD Congo, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, à savoir des viols, pillages et meurtres, commis en 2002 et 2003 en Centrafrique par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC).
Quelque 1.500 hommes du MLC ont franchi en octobre 2002 le fleuve Oubangui, frontière naturelle entre la RDC et la Centrafrique pour venir en aide au président centrafricain Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé.
Cinq mois durant, jusqu'en mars 2003, ils ont, selon l'accusation, violé femmes, hommes, enfants et vieillards, pillé et tué ceux qui opposaient une résistance.
"Les troupes du MLC ont instauré un climat de peur généralisé au sein de la population centrafricaine espérant ainsi déstabiliser l'armée adverse", affirme l'accusation dans le document de notification des charges.
Quatre cents viols ont été recensés par l'accusation à Bangui, la capitaine centrafricaine.La CPI a autorisé la participation à la procédure contre M. Bemba de 135 victimes et doit encore examiner les demandes déposées par 1.200 personnes environ.
M. Bemba, arrêté à Bruxelles en 2008, qui risque la réclusion à perpétuité, est poursuivi par la CPI en tant que "chef militaire" : il lui est reproché d'avoir su que ses troupes commettaient des crimes et de ne pas avoir pris toutes les mesures pour les en empêcher.
"Ce procès a une valeur d'exemple: il faut que les chefs militaires qui laissent leurs hommes violer, sachent qu'ils peuvent être poursuivis", souligne un membre du bureau du procureur de la CPI, interrogé par l'AFP.
Selon la défense de l'ancien vice-président de RDC, les troupes du MLC ont combattu "avec l'uniforme et sous le drapeau centrafricain"."Ce sont les autorités centrafricaines qui avaient en charge le commandement effectif et la discipline", affirme à l'AFP l'un des avocats de M. Bemba, Aimé Kilolo.
Jean-Pierre Bemba qui a fui la RDC en 2007, avait été arrêté le 24 mai 2008 à Bruxelles en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI, saisie en 2004 par François Bozizé, au pouvoir en Centrafrique depuis 2003.
En détention provisoire depuis son arrestation, M. Bemba n'a pas été reconnu indigent par la CPI.Ses avoirs et ses biens ont été gelés à la demande de la Cour qui avance l'argent nécessaire à sa défense, 30.150 euros par mois.
Les deux premiers procès de la CPI, entrée en fonction en 2002, sont en cours.Deux chefs de milice congolais Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, sont jugés depuis le 24 novembre 2009 pour l'attaque d'un village de RD Congo en 2003.
Un autre chef de milice congolais, Thomas Lubanga Dyilo, accusé de crimes de guerre pour enrôlement d'enfants soldats en 2002-2003, est jugé depuis le 26 janvier 2009.
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