Un tribunal sud-africain a reporté lundi l'ouverture du procès des meurtriers présumés de l'extrémiste blanc Eugène Terre'Blanche dont la mort avait ravivé les tensions raciales seize ans après la chute de l'apartheid.
Deux ouvriers agricoles - Chris Malhangu, 28 ans, et un mineur de 15 ans - ont comparu lundi à huis clos devant le tribunal de Ventersdorp (nord-est) où a été battu à mort en avril le leader de la "suprématie blanche".
Leur procès a été reporté au 6 décembre jusqu'au 10 décembre, pour laisser au mineur le temps de compléter sa défense, a indiqué le porte-parole du Parquet, Mthunzi Mhaga.
"Le mineur souhaite être représenté par un avocat plus expérimenté.(Le juge) a estimé que ses intérêts seraient mieux défendus s'il pouvait choisir son avocat", a expliqué à la presse M. Mhaga, à l'extérieur du palais de justice.
Une fois la comparution terminée, le tribunal a examiné une requête des médias sud-africains qui souhaitent avoir un accès, même restreint, au procès malgré l'âge du plus jeune des accusés.Selon la loi sud-africaine, le procès d'un mineur doit se dérouler à huis clos et son identité doit être protégée.
L'audience s'est déroulée sous forte surveillance policière pour éviter tout affrontement entre les partisans de la victime et des accusés.
Une poignée d'extrémistes blancs, vêtus de noir ou de kaki et arborant un emblème proche de la croix gammée, ont fait face à des représentants du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, et des syndicats, qui entonnaient des chants de la lutte anti-apartheid.
Eugène Terre'Blanche, 69 ans, fondateur du Mouvement de résistance afrikaner (AWB), avait été retrouvé mort le 3 avril dans sa ferme près de Ventersdorp.Deux de ses ouvriers agricoles s'étaient immédiatement rendus à la police et avaient été incarcérés.
A la mi-juillet, un tribunal avait accepté de remettre Chris Malhangu en liberté provisoire mais le Parquet avait fait appel.Un tribunal avait ordonné en octobre de le replacer en détention pour éviter tout risque de fuite.
Le meurtre de Terre'Blanche avait fait resurgir le spectre de violences raciales dans un pays qui porte toujours les séquelles de l'apartheid.Les partisans d'Eugène Terre'Blanche avaient promis de le venger avant de retirer leurs menaces.
Compte tenu du passé violent de l'AWB qui a commis de nombreux attentats meurtriers dans les années 1990, ces menaces avaient été prises au sérieux même si l'organisation est aujourd'hui très marginale.
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