Des frères jumeaux islamistes, arrêtés ce week-end près de Johannesburg, planifiaient de faire exploser l'ambassade des Etats-Unis et des institutions juives en Afrique du Sud, a affirmé la police, un mois après une mise en garde de Washington contre des risques d'attentats dans ce pays d'Afrique australe.
Brandon-Lee et Tony-Lee Thulsie, deux Sud-Africains âgés de 23 ans, "sont soupçonnés d'avoir voulu poser des bombes contre l'ambassade des Etats-Unis et des établissements juifs dans le pays", a déclaré lundi à l'AFP Hangwani Mulaudzi, porte-parole de l'unité d'élite de la police sud-africaine des Hawks.
Le mois dernier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient mis en garde contre le risque d'attaques menées par des islamistes en Afrique du Sud, provoquant l'ire de Pretoria.Les autorités sud-africaines avaient alors accusé Washington et Londres d'avoir publié leur avertissement sur la base d'une "seule source douteuse".
Lundi, les deux frères suspects ont comparu brièvement devant un tribunal de Johannesburg.Accusés d'avoir tenté de rejoindre le groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, ils ont été maintenus en détention provisoire jusqu'à leur nouvelle comparution le 19 juillet.
"On les surveillait depuis 2015.Ils ont essayé de quitter le pays à deux reprises, via l'aéroport OR Tambo (de Johannesburg) et via le Mozambique", a ajouté Hangwani Mulaudzi, précisant que les arrestations avaient eu lieu à Randburg, dans la banlieue nord de Johannesburg.
Selon les documents remis au tribunal, les deux frères "ont comploté en vue de commettre des actes terroristes contre une représentation des Etats-Unis et des institutions juives".
Ils sont aussi accusés d'avoir incité d'autres personnes "à les aider" pour ces attaques, en faisant "la promotion des objectifs politiques, religieux et idéologiques de l'Etat islamique (EI) en Irak et au Levant", selon les documents.
- Premières arrestations liées à l'EI -
"Nous avons déjà empêché des personnes de se rendre à l'étranger (pour rejoindre l'EI), mais c'est la première fois que nous procédons à des arrestations liées à l'EI", a souligné Hangwani Mulaudzi.
En 2015, une adolescente avait ainsi été débarquée d'un avion alors qu'elle voulait quitter l'Afrique du Sud pour rejoindre les jihadistes en Syrie, selon le gouvernement.
Deux autres suspects ont également été arrêtés samedi en Afrique du Sud.Ils sont soupçonnés d'être proches des frères Thulsie. Mais selon le parquet, ils ne sont pas poursuivis pour les mêmes raisons.
L'ambassade des Etats-Unis à Pretoria a refusé dans l'immédiat de commenter les informations de la police.
L'Afrique du Sud, qui compte 1,5% de musulmans parmi ses 53 millions d'habitants, a jusqu'à présent été épargnée par les attentats, contrairement à d'autres pays africains.
Mais "nous avons des preuves facilement vérifiables que des Sud-Africains partent pour l'Etat islamique" en Syrie, avait récemment déclaré Nick Piper de Signal Risk, une entreprise de conseils dans la prévention des risques en Afrique.
"La radicalisation a lieu en Afrique du Sud.Il y a un fort risque que si un incident se produit, un Sud-Africain soit responsable", avait-il ajouté lors d'une conférence de presse à Johannesburg.
Selon Anneli Botha, experte en terrorisme, tous les ingrédients sont effectivement réunis pour qu'un attentat soit perpétré en Afrique du Sud.
"Nous avons plusieurs cibles ici", notamment les "cibles occidentales comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni" ainsi que les Israéliens, avait-elle déclaré au cours de la même conférence de presse.
"La deuxième chose dont vous avez besoin pour une attaque terroriste est d'avoir des moyens, à savoir avoir accès à des explosifs et des armes.On a cela ici.Et le dernier aspect le plus important, et qui nous rend extrêmement vulnérables, est souvent le manque d'intérêt vis-à-vis du terrorisme" de la part des services de renseignements, avait-elle alors souligné.
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