Le Niger et ses partenaires ont lancé jeudi une campagne inédite de prévention du paludisme couplée au dépistage de la malnutrition aiguë, qui tuent chaque année des milliers d'enfants, a rapporté l'Unicef à Niamey.
"La campagne vise à prévenir le binôme malnutrition-paludisme, qui a un énorme impact sur la morbidité et la mortalité des enfants de moins de cinq ans", précise le bureau du Fonds de l'ONU pour l'enfance dans un communiqué.
Cette campagne lancée à Torodi, dans le sud-ouest du Niger, s'étendra sur quatre mois et vise à toucher 2,6 millions d'enfants âgés de 3 mois à 59 mois, souligne l'agence onusienne.
Selon l'Unicef, le pic de la transmission du paludisme "se superpose à une aggravation" des cas de malnutrition aiguë, d'où "la nécessité de prévenir conjointement" les deux fléaux.
Quelque 4,5 milliards de FCFA (6,9 millions d'euros) seront injectés dans cette campagne inédite au Niger et qui mobilisera plus de 9.000 personnes à travers sept des huit régions du pays, y compris à Diffa, dans le sud-est, où sévit le groupe islamiste nigérian Boko Haram.
La prévention se fera grâce à la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS), qui consiste à administrer périodiquement aux enfants une combinaison de médicaments antipaludéens pendant "la saison de haute transmission" de la maladie, notamment la saison des pluies qui bat actuellement son plein au Niger.
Avec 80% des motifs de consultation en saison des pluies, le paludisme représente "la première cause de mortalité" chez les enfants.Sur dix personnes qui meurent de paludisme "sept sont des enfants", selon les autorités sanitaires nigériennes.
En 2015, sur les 2.065.340 de cas de paludisme notifiés au Niger, 60% des malades sont des enfants de moins de 5 ans, déplorent-elles.
Pendant la même campagne, le dépistage des enfants malnutris se fera au moyen du périmètre brachial (PB), un brassard tricolore qui sert à mesurer l'épaisseur du bras pour détecter la malnutrition.
Au Niger, pays très pauvre régulièrement confronté aux crises alimentaires, le taux de malnutrition a déjà atteint 15%, soit le "seuil d'urgence" fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).Chaque année, 400.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus redoutable, et 60.000 sont traités dans des service spécialisés, note l'Unicef.
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