Un chroniqueur radio malien arrêté cette semaine à Bamako a été libéré jeudi soir, au lendemain de violents heurts entre ses partisans et les forces de l'ordre, ont rapporté un artiste et des sites locaux d'information.
"Ras Bath vient juste d'être libéré.Merci à tous pour votre soutien", a écrit Yeli Mady Konaté dit Yeli Fuzzo, artiste et responsable associatif, sur ses comptes Twitter et Facebook tard jeudi soir.
M. Konaté faisait partie de ceux qui militaient pour la libération de Ras Bath, surnom de l'animateur Mohamed Youssouf Bathily.
La libération de M. Bathily a également été rapportée par les sites d'information aBamako, MaliWeb et MaliActu.Il n'a cependant pu être directement joint par l'AFP.
Animateur d'émissions souvent polémiques, Mohamed Youssouf Bathily -par ailleurs fils de l'actuel ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières Mohamed Ali Bathily- s'est signalé par des chroniques au vitriol contre le gouvernement, de hauts cadres de l'administration et l'armée de son pays.
Il a été arrêté le 15 août.Selon une déclaration à la télévision publique ORTM du procureur de la Cour d'appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly, il était poursuivi pour ses "déclarations qui offensent la pudeur" et "heurtent le sentiment national des particuliers qui en sont témoins sans avoir cherché à l'être".
Sur les réseaux sociaux, M. Bathily avait appelé ses partisans à venir le soutenir au tribunal de grande instance où il devait être présenté à un juge mercredi.Et mercredi, de nombreux Bamakois, essentiellement des jeunes, ont convergé vers ce site, en protestant contre l'arrestation de l'animateur.Avant son audition, des heurts ont éclaté entre protestataires et forces de l'ordre.
Les violences ont fait un mort parmi les civils, et 18 blessés : 14 civils et quatre policiers, ainsi que d'importants dégâts matériels, selon un bilan communiqué jeudi par le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré, lors d'une conférence.
Le ministre a aussi fait état de l'ouverture de deux enquêtes sur ces violences: "une enquête administrative pour voir de notre côté" ce qui n'a pas marché, a-t-il dit, "et le procureur a ouvert une enquête pour connaître exactement tout ce qui s'est passé" mercredi.
Les investigations doivent permettre de déterminer "la provenance des blessures par arme à feu", a poursuivi M. Traoré, précisant : "Il y a différents types d'armes à feu (...), les enquêtes nous diront".
En lien avec ces heurts, selon plusieurs sources dans le pays, Twitter et Facebook ont été bloqués mercredi soir au Mali et leur accès est redevenu progressivement normal jeudi, sans qu'aucune explication officielle soit fournie sur cette interruption.
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