La Cour constitutionnelle de Zambie a définitivement validé lundi l'élection de justesse le mois dernier du président sortant Edgar Lungu en rejetant le recours pour fraude de son rival malheureux de l'opposition Hakainde Hichilema.
Trois jours après lui avoir accordé un délai pour préparer son recours, les hauts magistrats zambiens ont finalement fait machine arrière et mis un terme définitif à la procédure engagée par M. Hichilema.
"Ce recours ne sera pas examiné par cette cour", a tranché la juge Annie Sitali dans sa décision rendue lundi tandis que la présidence annonçait que M. Lungu serait officiellement investi à la tête de l'Etat la semaine prochaine.
"La décision rendue vendredi n'est pas défendable.Nous jugeons que le délai de recours a expiré vendredi à minuit", a justifié la magistrate, sans autre explication.
Vendredi, la présidente de la Cour constitutionnelle Hildah Chibomba avait pourtant décidé d'accorder un délai supplémentaire au chef de l'opposition.Ses avocats avaient refusé de le représenter pour dénoncer le manque de temps qui leur avait été accordé pour préparer leur dossier.
"Dans ces circonstances, nous devons autoriser l'audition du recours.Cette affaire sera étudiée et chaque partie aura deux jours" pour s'exprimer, avait alors estimé Mme Chibomba.
Le responsable de l'opposition n'a pas immédiatement réagi à la décision de la Cour, devant laquelle plusieurs centaines de ses partisans étaient réunis, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans la foulée de la décision, la présidence a annoncé que M. Lungu, 59 ans, serait investi mardi de la semaine prochaine.
"A la suite de l'expiration du délai de recours (...) le président élu et son vice-président prêteront serment le mardi 13 septembre", a fait savoir le secrétaire général de la présidence Roland Msiska.
Au terme d'une campagne électorale tendue, Edgar Lungu, le candidat du Front patriotique (FP), a remporté le scrutin présidentiel du 11 août d'une courte tête avec 50,3% des suffrages et 100.000 voix d'avance, évitant un second tour requis en l'absence de majorité absolue au premier tour.
L'homme d'affaires Hakainde Hichilema, à la tête du Parti uni pour le développement national (UPND), qui se présentait à 54 ans pour la cinquième fois à la fonction suprême, a, lui, recueilli 47,6% des voix.
"Le registre électoral n'était pas crédible et le fait qu'il ne soit pas disponible avant l'élection compromet la transparence du processus électoral", estimait M. Hichilema dans son recours.
M. Lungu, 59 ans, a pris les rênes de la Zambie l'an dernier lors d'une élection anticipée où il a battu M. Hichilema.
Sa réélection pour cinq ans intervient alors que l'économie de ce pays d'Afrique australe a fortement ralenti ces dernières années, victime notamment de la chute des cours du cuivre, sa principale ressource.
Après avoir dépassé les 10% dans les années 2000, la croissance de la Zambie est retombée à 3,2%, selon la Banque mondiale, son taux le plus faible depuis 1998.
Après sa victoire, M. Lungu a promis aux Zambiens de s'attaquer de front aux problèmes économiques."Lors des cinq prochaines années, notre engagement sera total, il n'y aura pas de lune de miel", a-t-il assuré.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.