Au lendemain du second tour, la Côte d'Ivoire attendait toujours de connaître le nom de son futur président, le sortant Laurent Gbagbo ou l'opposant Alassane Ouattara , seul le résultat partiel du vote des Ivoiriens de l'étranger ayant été annoncé lundi.
La Commission électorale indépendante (CEI) a indiqué qu'elle ne commencerait que mardi matin à publier les chiffres pour l'ensemble du pays.
Les premiers résultats diffusés n'ont concerné qu'une partie du vote de la diaspora, soit environ 15.000 inscrits sur les 5,7 millions de personnes dont les noms figurent sur les listes électorales.
Ils créditent l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara de près de 60% des suffrages contre environ 40% au président Laurent Gbagbo.
La CEI a jusqu'à mercredi pour proclamer les résultats provisoires complets et sortir de l'incertitude le pays, touché par une décennie de crises politico-militaires et coupé en un sud loyaliste et un nord tenu par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le putsch avorté de septembre 2002.
Après avoir atteint un niveau exceptionnel de 83% au premier tour le 31 octobre, la participation est restée élevée, quoiqu'en baisse."Nous avoisinons les 70%, sinon au-delà", a déclaré l'un des vice-présidents de la CEI, Amadou Soumahoro.
Six fois repoussée depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, l'élection s'est déroulée dans un climat de tension qui contrastait avec l'ambiance généralement apaisée du premier tour.
Le jour même du vote, trois personnes ont été tuées dans des violences dans l'ouest, a annoncé le représentant de l'ONU dans le pays, Youn-jin Choi, sans plus de précisions.Le bilan des violences des derniers jours est ainsi porté à au moins sept morts.
"Le pire semble devant nous", ont alerté des responsables religieux chrétiens et musulmans, exhortant les jeunes partisans des deux concurrents à respecter le verdict des urnes.
Le Premier ministre et chef des FN Guillaume Soro a appelé les Ivoiriens au "calme" et à la "patience" dans l'attente des résultats.
M. Choi a souligné que les "troubles" avaient toutefois été "plutôt localisés"."En dépit des incidents parfois violents signalés dans l'ouest et le nord du pays", le second tour a eu lieu "globalement dans un climat démocratique", a-t-il affirmé.
Cependant, les deux camps ont dès dimanche contesté les conditions du scrutin, s'accusant mutuellement d'avoir empêché les électeurs de leur rival de voter dans certaines régions.
Le parti de M. Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique" à l'égard de ses électeurs, en particulier à Abidjan et dans le centre-ouest.
Le porte-parole de M. Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan, a fait monter la pression en se disant sûr de la victoire de son champion.
"Au regard des chiffres qui sont en notre possession, le candidat Laurent Gbagbo ne peut perdre cette élection", a-t-il assuré, écartant "ce qui se murmure" quant à une victoire de son rival.
Il a répété que l'élection n'avait pas été "transparente" dans le nord aux mains des FN et annoncé la saisie de la CEI pour faire invalider des votes dans cette zone acquise à M. Ouattara.
Dénonçant une "manipulation", les FN se sont demandées si le camp présidentiel avait pour objectif d'"obtenir l'invalidation du scrutin par le Conseil constitutionnel".
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