Au moins quatre militaires ont été tués depuis le début de la semaine dans le Pool (sud du Congo) lors d'accrochages avec les ex-combattants ninjas de l'ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, a-t-on appris jeudi de sources policière et militaire.
"Deux militaires ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu'ils convoyaient une ambulance transportant des malades (partis de Kinkala, chef lieu-du Pool) évacués sur Brazzaville", a déclaré à la presse le capitaine Patrick Okomo, un des responsables des opérations de l'armée dans la région du Pool.
"Deux autres militaires ont perdu leur vie lundi à Kimbedi (dans le Pool) après l'attaque par les ex-combattants ninjas d'une base que ces militaires gardaient", a ajouté M. Okomo sans donner de chiffres sur le nombre d'assaillants.
L'information a été confirmée par le colonel Jules Monkala Tchoumou, porte-parole de la police, pour qui "le Pool est en train de vivre une situation dramatique (�?�) et les populations subissent des atrocités à huis clos".
Un message posté par le site internet KIMPA-CAFI fait état "d'une embuscade jamais connue depuis le début des conflits dans le Pool.On compte plusieurs morts" parmi les "cobras", des miliciens réputés proches du président Sassou Nguesso.
"La résistance", constituée des jeunes "qui infligent de nombreuses pertes aux assaillants pour la plupart des mercenaires", selon Me Massengo Tiassé, un proche du candidat malheureux à la présidentielle le général Jean-Marie Michel Mokoko actuellement en détention à Brazzaville, citant le pasteur Ntumi dans un message à l'AFP.
-'Situation confuse'-
"La situation est confuse dans la région du Pool" a déclaré pour sa part à l'AFP l'opposant Charles Zaharie Bowao.Ce coordonnateur de deux principales coalitions d'opposition à M. Sassou Nguesso, ajoute que dans cette région "s'affrontent des jeunes et des éléments de la force publique".
"Un état d'urgence de fait est imposé dans le Pool", a-t-il déploré.
Les affrontements des derniers jours entre forces loyalistes et ex-combattants ninjas ont provoqué un exode massif des populations du Pool, notamment sur l'axe Brazzaville-Kinkala où plusieurs villages ont été vidés de leurs habitants, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Baluchons sur la tête, ces populations (femmes et enfants en majorité) prennent la route de Kinkala ou d'autres villages jusque-là épargnés par les troubles.
Le ministère de l'Action humanitaire ignore pour le moment le nombre de personnes déplacées.
La situation sécuritaire du Pool, où l'armée a affronté les ex-combattants ninjas entre 1998 et 2003 avant un cessez-le-feu, s'est dégradée depuis début avril après l'attaque des quartiers sud de Brazzaville.
Cette attaque avait coïncidé avec la validation par la Cour constitutionnelle de l'élection du président Denis Sassou Nguesso (avec 61% de suffrages) pour un troisième mandat.
L'armée est régulièrement accusée par l'opposition de procéder à des bombardements dans la région du Pool.
Le député Guy Brice-Parfait Kolelas, arrivé deuxième à la présidentielle du 20 mars, avait demandé une "enquête impartiale" sur le Pool.La France avait invité les institutions internationales à faire "la lumière" sur la situation dans cette région.
Né en 1943 M. Sassou Nguesso cumule plus de 32 ans à la tête du Congo.
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