Le pasteur Joseph Mukungubila, recherché par la République démocratique du Congo pour son implication présumée dans des violences fin 2013, a obtenu l'asile politique en Afrique du Sud, a-t-on appris lundi auprès de son entourage.
"Il a obtenu l'asile politique suite à une décision rendue le 30 mars", a affirmé à l'AFP, Charlie Mingiedi, le porte-parole du pasteur Mukungubila.
"C'est un soulagement.Il peut s'impliquer de nouveau dans la vie politique" congolaise, a-t-il ajouté.
Les autorités sud-africaines n'étaient pas joignables lundi.
Chef de "l'Eglise du Seigneur Jésus-Christ", Joseph Mukungubila, qui se fait appeler "prophète de l'Eternel", est accusé par les autorités de Kinshasa d'être le cerveau d'attaques coordonnées ayant visé le 30 décembre 2013 plusieurs points stratégiques de la capitale congolaise ainsi que des villes du sud et de l'est du pays.
Ces actions, coordonnées mais menées avec de piètres moyens, ont été noyées dans le sang en quelques heures.
Selon les autorités congolaises, une centaine de personnes sont mortes ce jour-là, essentiellement parmi les assaillants.
Peu après les attaques de la capitale, des affrontements avaient éclaté autour du domicile du pasteur à Lubumbashi, où étaient rassemblés nombre de ses adeptes et leurs enfants, et les forces de l'ordre prenaient d'assaut un lieu de culte de sa secte à Kolwezi (sud-est).
La Ligue des électeurs, organisation congolaise de défense des droits de l'homme, estime que plus de 300 personnes ont péri dans la répression, dont environ 200 au domicile du pasteur.
Le pasteur Mukungubila, ancien candidat à la présidentielle de 2006 et très hostile au régime de Joseph Kabila, avait qualifié de "coup monté" ces évènements.
En juin 2015, une cinquantaine d'adeptes du religieux ont été condamnés en RDC à des peines de 7 à 20 ans de prison pour leur participation à ces attaques.
"Il n'y a pas de retour en RDC prévu mais il va continuer à mobiliser le peuple congolais contre la dictature qui règne dans le pays", a indiqué lundi M. Mingiedi.
Joseph Mukungubila s'était rapidement exilé en Afrique du Sud, à la suite des attaques du 30 décembre 2013, mais ses demandes d'asile politique avaient jusque-là toujours étaient refusées.
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