L'organisation réussie du Mondial en Afrique du Sud et le dynamisme de son économie ont redoré, en 2010, l'image du continent africain où une élection démocratique a abouti en Guinée, mais où la peur d'un retour à la guerre en Côte d'Ivoire et au Sud-Soudan assombrit l'avenir.
Dès l'annonce en 2004 de l'attribution du Mondial-2010 à l'Afrique du Sud, des voix s'étaient élevées contre ce choix de confier pour la première fois à un pays africain le soin d'organiser l'un des évènements sportifs les plus importants au monde, mettant en doute ses capacités.
Mais, se réjouit le Béninois Francis Kpatindé, ancien journaliste devenu fonctionnaire international à Dakar, "tous les engagements ont été tenus en matière de sécurité"."C'est la preuve que l'Afrique peut organiser des évènements mondiaux et, à partir de là, on peut avancer".
La réussite de ce premier Mondial en Afrique, qui a coïncidé avec le cinquantenaire des indépendances de 17 de ses 53 Etats, s'est doublée d'une bonne résistance à la crise économique mondiale.
L'Afrique, continent le plus pauvre au monde, devrait enregistrer fin 2010 un taux de croissance proche de 5%, selon les prévisions des organisations internationales.
Toutefois, l'économiste nigérian Sola Oluwadare relève "que la croissance ne s'est pas traduite en création d'emplois, en réduction de la pauvreté", ce qui devrait être théoriquement le cas d'une "croissance normale".
Pour parvenir à une croissance partagée par tous, il estime que "l'environnement des affaires doit être renforcé" avec "de meilleures infrastructures, la fin des taxations multiples, le renforcement de la sécurité et la stabilité politique".
L'Afrique, dont l'histoire depuis l'indépendance de ses Etats a été marquée par une série de conflits, coups d'Etat et élections frauduleuses, a également progressé dans ce domaine en 2010, mais de manière très inégale.
La Guinée est sortie en novembre d'un demi-siècle de dictature civile et de régimes militaires, à l'issue d'un processus électoral certes laborieux et parfois violent, mais au bout du compte réussi.
L'opposant historique Alpha Condé, 72 ans, a gagné la présidentielle face à l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo qui a reconnu sa défaite.
En revanche, les immenses espoirs suscités en Côte d'Ivoire par la présidentielle maintes fois repoussée depuis 2005, se sont effondrés début décembre avec le refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara.Déjà divisé entre nord rebelle et sud loyaliste, le pays a désormais deux présidents et le danger est grand de le voir replonger dans le cycle de la violence du début des années 2000.
Autre scrutin test prévu le 9 avril 2011, la présidentielle au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, puissance pétrolière régulièrement secouée par des violences politico-ethniques et religieuses.
Selon le politologue nigérian Jibrin Ibrahim, son pays est "le pire sur le continent" en matière d'élections frauduleuses et ce scrutin devrait être l'occasion de rompre avec ces pratiques.
L'Afrique de l'Ouest s'inquiète aussi de la recrudescence des activités d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui opère aux confins de quatre pays, Algérie, Mali, Niger et Mauritanie."C'est nouveau en Afrique (subsaharienne) et c'est porteur de danger dans tous les pays de la région", estime Francis Kpatindé.
Plus à l'est, la menace d'une reprise de la guerre civile plane sur le Soudan dont le territoire autonome du Sud doit voter le 9 janvier pour ou contre l'indépendance.Le Nord acceptera-t-il un vote en faveur de la partition?De sa réponse dépendra un possible retour à la guerre Nord-Sud qui avait duré 22 ans, jusqu'en 2005.
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