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Les télégrammes diplomatiques révélés au grand jour par le site Wikileaks continuent d'alimenter les journaux du monde entier. Après la Côte d'Ivoire, deux autres pays d'Afrique de l'Ouest sont touchés par ces divulgations. Guinée : Mise à l'écart de Moussa Dadis CamaraLe 28 septembre 2009,156 opposants au régime de Conakry sont massacrés par des militaires de la garde présidentielle sous le commandement de Dadis Camara. A la suite de ces événements tragiques la France et les Etats-Unis souhaitent trouver un moyen d'écarter le chef de la junte du pouvoir. L'occasion leur en est donnée après une tentative d'assassinat à laquelle Camara survit, mais est gravement blessé. L'ambassadrice américaine en poste à Conakry interpelle alors son gouvernement : "Bien qu'il ait été chassé de la scène violemment plutôt que par des moyens constitutionnels, il serait mieux pour la Guinée qu'il ne rentre pas dans son pays".Paris et Washington recherchent dès lors activement un remplaçant. Et leurs regards se tournent vers le ministre de la défense et chef de la junte par intérim, le général Sékouba Konaté. Un autre télégramme diplomatique en atteste : « Au regard des fréquentes discussions entre Hillary Clinton et Bernard Kouchner et de l'unité de vue entre les deux capitales, [Sekouba Konate] offre le seul véritable espoir pour une transition politique. » Seul problème, le général se dit « fatigué » et « pas intéressé par le pouvoir ».Selon l'ambassadrice, le général konaté serait plus intéressé par l'argent qu'il a placé au Maroc.Au final celui-ci accepte de « mettre en �?uvre l'accord de Ouagadougou », qui stipule notamment « l'interdiction » faite à Dadis Camara de rentrer en Guinée et pose les bases de la transition vers un pouvoir civil grâce à l'organisation rapide d'élections.Les élections se sont déroulées en novembre. Dadis Camara quant à lui reste en exil à Ouagadougou.Sénégal : Une corruption endémique La correspondance des diplomates américains montre toute la difficulté et l'ambiguïté du rapport entre les Etats-Unis et le Sénégal. D'un côté, le président Abdoulaye Wade est vu comme « un bon partenaire, ouvert aux intérêts des Etats-Unis », d'un autre, il est mis en avant que celui-ci « et son entourage, [sont] immergés dans des scandales financiers » ?Marcia Bernicat, ambassadrice américaine au Sénégal, rapporte dans l'un de ses télégrammes qu'elle a insisté auprès du président pour que des mesures soient prises contre la corruption. Malgré le manque de transparence, et pour ne pas pénaliser le peuple sénégalais, les Etats-Unis accordent en septembre 2009 au Sénégal un crédit de 540 millions de dollars sur cinq ans. Il est alors clairement signalé à Abdoulaye Wade que "le Sénégal pourrait perdre" ce financement si les indicateurs de corruption s'aggravaient. Mais, bien que le président s'engage alors à faire des efforts dans ce sens, l'ambassadrice reste méfiante dans son mémo de retour : le président, prédit-elle, "va louvoyer entre des mesures et la poursuite de l'autorisation donnée à ceux qui sont habitués à se servir dans les caisses du gouvernement, de le faire afin de s'assurer que leur loyauté demeure intacte".Enfin les diplomates s'inquiètent du possible régime dynastique en train d'être mis en place. En cause, l'ascension et la promiscuité avec le pouvoir du fils du président, Karim Wade. Le père et le fils, indiquent les mémos, sont plus occupés à "ouvrir la voie à une succession présidentielle dynastique" et à tirer les ficelles du "monde machiavélique de la politique sénégalaise" qu'à "s'attaquer aux problèmes urgents" que sont "le prix élevé des denrées de première nécessité, les coupures électriques fréquentes ou la périlleuse émigration des jeunes vers l'Espagne".

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