L'ONU a accru la pression lundi sur Laurent Gbagbo, président sortant de Côte d'Ivoire dont le départ est exigé par la communauté internationale, en évoquant l'envoi de casques bleus supplémentaires dans le pays et la possibilité d'imposer des sanctions.
De son côté, le chef des opérations de maintien de la paix Alain Le Roy a affirmé à l'AFP que les forces de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) étaient exposées à une confrontation "dangereuse" avec les forces de Laurent Gbagbo.
Dans une résolution adoptée à l'unanimité des quinze pays du Conseil de sécurité, ce dernier a reconduit pour six mois jusqu'au 30 juin 2011 le mandat de l'Onuci à qui il a exprimé son soutien total.
Le Conseil de sécurité envisage "d'autoriser le secrétaire général (des Nations unies Ban Ki-moon) à redéployer davantage de troupes, en fonction des besoins (..) sur une base temporaire", souligne la résolution. Une telle mesure s'oppose directement à Laurent Gbagbo qui a demandé le départ de Côte d'Ivoire de toutes les forces de l'ONU.
Le Conseil "réaffirme qu'il est prêt à imposer des mesures, y compris des sanctions ciblées, contre des personnes qui, entre autres, menacent le processus de paix et la réconciliation nationale, y compris en sabotant le résultat du processus électoral".
Des sanctions pourront également être décidées contre ceux qui "font obstruction au travail de l'opération de l'Onuci et des autres acteurs internationaux et ceux qui commettent des violations graves des droits de l'homme", ajoute la résolution.
Les troupes de l'Onuci maintiendront pour l'instant le niveau de leurs forces à 8.650 personnes, dont 7.200 Casques bleus et 1.250 policiers, souligne la résolution 1962.
Pour la première fois dans une résolution, le Conseil reconnaît Alassane Ouattara comme le vainqueur de l'élection présidentielle le 28 novembre, souligne un diplomate onusien.
Mme Susan Rice, ambassadrice américaine à l'ONU et présidente en exercice du Conseil de sécurité a averti "toutes les parties concernées" en Côte d'Ivoire que ceux qui s'attaquent à des civils ou des personnels de maintien de la paix "seront traduits en justice en vertu de la loi internationale". Elle a ajouté que les membres du Conseil de sécurité étaient "profondément inquiets" des attaques visant les personnels de l'ONU.
L'isolement de Laurent Gbagbo s'est encore accru lundi avec des sanctions de l'Union européenne et des menaces américaines de sanctions "dans les prochains jours".
Au cours d'une interview avec l'AFP, Alain Le Roy a souligné que l'Onuci risquait une confrontation "dangereuse" avec les forces de Laurent Gbagbo.
"La situation est à la fois très délicate, dangereuse, mais notre détermination est entière.Nous avons un mandat à accomplir qui a été renouvelé ce matin et nous l'appliquerons", a-t-il souligné.
"Il est clair que le clan de Laurent Gbagbo fait tout pour nous rendre la vie très difficile, y compris en nous coupant nos approvisionnements et par du harcèlement" et "en faisant des provocations y compris armées", a-t-il dit.
"Il y a des provocations, des hommes armés ont tiré sur nos forces et nous ont obligé à répliquer bien sûr", a-t-il déclaré.
M.Le Roy a d'autre part accusé M. Gbagbo d'engager des mercenaires."Nous avons confirmation, l'Onuci a pu vérifier que parmi les éléments qui travaillent avec le camp Gbagbo il y a quelques mercenaires, quelques dizaines", a-t-il dit.
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