L'ambassadeur équato-guinéen en France a évoqué mardi l'implication présumée de trois autres Français dans le "coup d'Etat" manqué de décembre dans ce pays, outre le ressortissant français désigné par la justice équato-guinéenne comme l'un des acteurs de cette tentative de "coup d'Etat".
Mi-mars, la justice équato-guinéenne avait désigné Dominique Calace de Ferluc - ingénieur du son à la retraite - un Tchadien et un Centrafricain, comme les exécutants de la tentative de "coup d'Etat" que Malabo a affirmé avoir déjoué début janvier.
Interrogé au téléphone par l'AFP depuis Libreville, M. Calace de Ferluc a démenti toute implication, estimant que cette accusation était une "opération montée de toutes pièces".
Mardi, lors d'un point de presse à l'ambassade équato-guinéenne à Paris, l'ambassadeur Miguel Oyono Ndong Mifumu a affirmé "qu'en dehors de M. Dominique de Callace, trois autres Français ont eu à participer en quelque sorte à l'organisation de cette tentative de coup d'état mercenaire".
"Cela pour nous, c'est une affaire très grave et extrêmement surprenante", a-t-il martelé.
Selon l'ambassadeur, les noms de ces trois personnes ont été fournis au procureur général de Guinée équatoriale "sur la base des informations transmises par les services de renseignement centrafricains"."On a aperçu ces gens (les trois Français, NDLR) en Centrafrique", a ajouté l'ambassadeur, sans vouloir fournir plus de détails sur les accusations précises visant ces personnes.
Par ailleurs, selon l'ambassadeur, cinq Equato-Guinéens ont participé à "plusieurs réunions à Paris" notamment "à l'hôtel Pullman et dans le bureau de Dominique de Callace" pour "organiser cette tentative d'invasion mercenaire".
"Nous avons demandé l'assistance de la France pour vérifier la tenue de ces réunions et la venue de ces gens à Paris (...) La France reste un pays ami, la Guinée Equatoriale n'a pas élevé la voix", a-t-il relevé.
L'ambassadeur a réitéré mardi les accusations de Malabo affirmant que M. Calace de Ferluc aurait reçu une avance de 500.000 euros de la part d'Equato-guinéens pour financer le "coup d'Etat".
M. Calace de Ferluc a de son côté dit à l'AFP se dédouaner de "tout financement de coup d'Etat" et de "tout contact avec des militaires"."C'est une cabale qui est montée contre nous, une opération montée de toutes pièces.Le but aujourd'hui pour le président actuel (Téodoro Obiang Nguema) c'est d'éradiquer l'opposition en exil comme il le fait dans le pays", a-t-il déclaré.
Selon lui, le président Nguema cherche à "impliquer la France dans cette affaire" pour se venger du "contentieux des biens mal acquis" qui vise son fils Teodorin, condamné à 3 ans de prison avec sursis par la justice française en octobre 2017.
La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité de sa population vit dans la pauvreté, a connu une histoire agitée de coups et tentatives de coups d'Etat depuis son indépendance de l'Espagne en 1968.
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