Les violences intercommunautaires de Noel au Nigeria, où cohabitent difficilement chrétiens et musulmans, ont fait 86 morts, un bilan plus de deux fois supérieur aux chiffres donnés jusqu'à présent, a déclaré mardi une agence gouvernementale.
L'Agence nationale de gestion des situations d'urgence a précisé que les attentats de la veille de Noel dans la ville de Jos, dans le centre du Nigeria, et des représailles qui avaient suivi dimanche s'élevait à 80 morts et 189 blessés.
La police qui a fait état de 35 morts, 32 vendredi et trois dimanche, à Jos continue d'affirmer que le bilan est beaucoup plus bas que celui donné par l'agence gouvernementale.Mais celle-ci assure que ses chiffres sont exacts car basés sur les informations recueillies auprès des hopitaux.
Six autres personnes sont également mortes vendredi, veille de Noel, dans le Nord du Nigeria, dans des attaques et incendies d'églises attribués à une secte islamiste.
Ce regain de violences a provoqué un regain de tension à l'approche de l'élection présidentielle d'avril.
"Nous avons fait le tour des cinq hopitaux où les victimes des explosions et des violences qui avaient suivi à Jos ont été emmenées", a dit Daniel Balarabe Gambo, directeur adjoint des communications de l'agence des urgences.
"Les données que nous avons réunies dans ces hopitaux montrent qu'un total de 80 personnes sont mortes dans ces incidents et que 189 ont été blessés.Parmi les blessés, 70 ont été soignés et ont pu quitter les hopitaux tandis que 119 autres continuent de recevoir des soins", a-t-il ajouté.
Des affrontements meurtriers entre chrétiens et musulmans de différentes ethnies se produisent régulièrement à Jos, capitale de l'Etat du Plateau, à la limite entre le nord majoritairement musulman et le sud principalement chrétien du pays le plus peuplé d'Afrique.
Selon le commissaire Abdulrahman Akano de la police de l'Etat du Plateau, les affrontements de Noel ont opposé les "locaux" aux "prétendus colons".Les chrétiens du groupe ethnique Berom sont souvent qualifiés d'autochtones alors que les musulmans des groupes ethniques Hausa et Peul sont perçus comme des migrants plus récents.
De nombreux observateurs attribuent les violences dans la région à une lutte pour le pouvoir, tant politique qu'économique, entre ces deux groupes.
Outre les attentats de Jos, des membres présumés de la secte islamiste Boko Haram avaient attaqué, vendredi, trois églises dans la ville de Maiduguri, dans le Nord, incendiant l'une d'elles et faisant six morts, selon l'armée.
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