Les pays de l'Union européenne sont convenus depuis la semaine dernière de ne reconnaître que "les ambassadeurs nommés par le président Alassane Ouattara" de Côte d'Ivoire, a révélé mercredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
L'Union européenne "a adopté la semaine dernière une approche concertée: seuls les ambassadeurs nommés par le président Ouattara seront reconnus par l'Union européenne et les Etats-membres", a expliqué Bernard Valero, qui était interrogé lors d'un point-presse sur la manière dont la France travaille avec l'ambassade de Côte d'Ivoire, alors que M. Ouattara a désigné un nouvel ambassadeur dont la procédure d'agrément est en cours.
La semaine dernière, une déclaration commune des 27 à Bruxelles avait simplement indiqué, sans plus d'explications, que "l'Union européenne avait décidé de prendre des mesures en soutien des autorités démocratiquement élues".
Par ailleurs, M. Valero a précisé que la France travaillait avec le ministre conseiller (le numéro deux de l'ambassade) de Côte d'Ivoire à Paris, dans l'attente de la nomination du remplaçant de Pierre Kipré, un proche de Laurent Gbagbo, qui a été chassé lundi de l'ambassade par des militants pro-Ouattara.
"Le président Ouattara a nommé un nouvel ambassadeur pour lequel la procédure d'agrément est en cours", a rappelé M. Valero.
"En attendant l'aboutissement de la procédure, nous travaillons avec l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris par l'intermédiaire du ministre conseiller, en accord avec les autorités légitimes de ce pays", a-t-il ajouté.
M. Valero a fait valoir par ailleurs que l'assemblée générale des Nations unies avait reconnu "la validité des pouvoirs délivrés par les autorités légitimes ivoiriennes" à la nouvelle délégation de la Côte d'Ivoire auprès de l'Onu.
Mardi, sans désigner ni la France ni aucun autre Etat, le gouvernement de Laurent Gbagbo a menacé de renvoyer des ambassadeurs de pays qui ne reconnaissent plus ses ambassadeurs et veulent nommer à leur place des diplomates pro-Ouattara.
"Il nous revient que certains gouvernements, disant agir sur la base de correspondances émanant de M. Alassane Ouattara, entendent mettre fin à la mission de nos ambassadeurs dans leurs Etats", selon un communiqué lu à la télévision publique RTI par le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.
"Face à de telles décisions" qui sont "contraires à la pratique diplomatique", le gouvernement ivoirien "se réserve le droit d'appliquer la réciprocité en mettant fin à la mission des ambassadeurs des pays concernés", a ajouté le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello.
Outre la France qui a engagé la procédure d'agrément pour un nouvel ambassadeur désigné par Alassane Ouattara, la Belgique a reconnu comme nouveau représentant ivoirien à Bruxelles une chargée d'affaires, également nommée par M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale.
A Bamako, au Mali, des jeunes partisans d'Alassane Ouattara ont occupé brièvement mercredi l'ambassade de Côte d'Ivoire, déclarant vouloir "attendre le nouvel ambassadeur désigné par le président Ouattara".
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