Les avocats du général Mokoko ont par ailleurs annoncé avoir été informés mercredi du renvoi du procès de leur client devant la Cour criminelle, pour les mêmes faits. Le procès devait initialement s'ouvrir fin mars."Sous des apparences de procédures régulières, des décisions de justice ubuesques sont rendues depuis deux ans", a dénoncé mercredi lors d'un point de presse à Paris l'avocat Etienne Arnaud, alors que son confrère Norbert Tricaud a fustigé une "mascarade de procédures judiciaires". Le général Jean-Marie Michel Mokoko, surnommé J3M, ex-chef d'état-major de l'armée congolaise (entre 1987 et 1993), a perdu la présidentielle de 2016 remportée par le président Denis Sassou Nguesso qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo. Au lendemain du scrutin, M. Mokoko a été incarcéré notamment "pour atteinte à la sécurité intérieure de l'État" et détention illégale d'armes et de munitions de guerre.Ses avocats ont annoncé mercredi avoir déposé une requête devant le groupe de l'ONU sur la détention arbitraire. "La détention de notre client est arbitraire car il bénéficie de l'immunité juridictionnelle et le délai maximum de six mois de détention provisoire est largement dépassé; depuis février 2017, il n'y a pas eu de renouvellement du mandat de dépôt; personne n'a pris la peine de le faire", a déploré l'avocate Jessica Finelle."Sa détention est la conséquence directe de l'exercice de son droit à la liberté d'expression (...), de son droit à pouvoir manifester de manière pacifique et de se porter candidat à un scrutin", a poursuivi Mme Finelle, qui a demandé au groupe de travail "d'ordonner la libération immédiate" de M. Mokoko.Mme Finelle a précisé avoir activé la "procédure urgente" du groupe de travail en raison de "conditions de détention indignes" de leur client.En outre, ces avocats vont saisir "d'ici à la fin de semaine" la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, pour "violation du droit à un procès équitable", invoquant notamment "une ingérence de l'exécutif" et le non-respect des droits de la défense. L'avocate précise que ces deux instances "ne rendent pas des décisions impératives". "Mais si le Congo ignore les condamnations du groupe de travail de l'ONU et de la Commission, cela l'isolera diplomatiquement", a-t-elle estimé.
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