Pour sa première visite officielle au royaume, entamée dimanche après-midi, le président du Nigeria, accompagné d'une importante délégation, s'est entretenu avec le roi Mohammed VI au palais royal de Rabat. Les deux parties ont signé dans la soirée de dimanche trois accords de coopération, dont un relatif au gazoduc devant relier les deux pays par la façade atlantique de l'Afrique de l'ouest. Le projet maroco-nigérian consiste en la construction d'une extension vers le Maroc d'un gazoduc en fonctionnement depuis 2010, qui relie les zones gazières du sud du Nigeria au Bénin, au Togo et au Ghana."Pour des raisons d'ordre économiques, politiques, juridiques et sécuritaires, le choix s'est opéré sur une route combinée onshore/offshore", ont souligné dimanche des responsables des deux pays. "Le gazoduc mesure approximativement 5.660 km", la construction devant se faire "en plusieurs phases et répondre aux besoins croissants des pays traversés et de l'Europe au cours des 25 prochaines années", ont-ils ajouté. La prochaine étape consiste à "impliquer les Etats traversés et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) (...) approcher les clients européens" et entamer des discussions avec des banques internationales de développement pour "tester leur disposition à financer ce projet", selon ses promoteurs. Les deux autres accords signés dimanche portent sur la construction d'une "plateforme industrielle au Nigeria pour la production d'ammoniaque et des produits dérivés", et la "formation professionnelle agricole".L'annonce du projet de gazoduc avait été faite en décembre 2016, à l'occasion d'une visite de Mohammed VI à Abuja où il avait rencontré Muhammadu Buhari, marquant ainsi un net réchauffement des relations entre les deux pays. L'étude de faisabilité avait été lancée en mai 2017. Le Maroc, qui mène depuis quelques années une offensive diplomatique sur le continent, a réintégré en janvier 2017 l'Union africaine et renoué avec des pays d'Afrique anglophone --dont le Nigeria-- avec lesquels les relations étaient distantes. Dans sa "stratégie africaine", le royaume s'appuie sur les fleurons de son économie dans les secteurs de la banque, l'assurance, les télécommunications ou l'industrie.Lors de visites inédites de Mohammed VI en Afrique anglophone, de très nombreux accords ont ainsi été signés, dont le plus emblématique est celui du gazoduc. Jusqu'en 2016, Rabat ciblait essentiellement les pays francophones d'Afrique de l'ouest, sa sphère naturelle d'influence.
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