La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a annoncé fin avril la conclusion "positive" d'un accord avec les autorités du Congo-Brazzaville sur un programme pour relancer l'économie du pays, mais qui sera soumis à des "exigences de gouvernance" pour rompre avec "les pratiques du passé". Le projet d'accord doit encore être ratifié par le conseil d'administration du Fonds, à l'issue duquel seront connus les financements concernés, avait précisé Mme Lagarde.Dans un courrier adressé mardi à Mme Lagarde et dont l'AFP a obtenu une copie, ces avocats français souhaitent, "à l'heure où le conseil d'administration du FMI doit ratifier ledit projet d'accord", attirer "son attention sur le fait que loin de +rompre avec les pratiques du passé+, le président (congolais) Denis Sassou Nguesso s'attache à les perpétuer". Le général Mokoko, 71 ans, ancien chef d'état-major et ancien conseiller du président Sassou Nguesso, a été condamné le 11 mai à 20 ans de prison pour "atteinte à la sécurité de l'État". Il avait défié Sassou Nguesso à la présidentielle de mars 2016 et avait refusé de reconnaître la réélection contestée du président qui cumule près de 35 ans à la tête du Congo.Les avocats français Jessica Finelle et Etienne Arnaud dénoncent "un procès purement politique, marqué par l'ingérence de l'exécutif et le mépris du droit au procès équitable" et dont l'objectif est, selon eux, la "neutralisation politique d'un opposant particulièrement gênant pour le pouvoir"."Au mépris de l'Etat de droit, de la démocratie et du principe de séparation des pouvoirs, dont le respect est une composante essentielle de la bonne gouvernance", le président Sassou Nguesso "continue de faire usage d'un appareil judiciaire aux ordres pour éliminer ses adversaires politiques - faisant ainsi, par la même occasion, une utilisation plus que contestable des finances publiques du pays", dénoncent ces avocats dans ce courrier."Nous sollicitons du FMI qu'il subordonne l'accord sur le point d'être ratifié par son conseil d'administration à la cessation de la répression des opposants politiques en République du Congo et, en conséquence, à la remise en liberté immédiate de Jean-Marie Michel Mokoko", poursuit le document.Petit pays pétrolier de cinq millions d'habitants, proche de la France et sous vigilance étroite du FMI, le Congo-Brazzaville porte le poids d'une dette supérieure à son PIB qui appauvrit sa population.
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