"Notre groupe condamne tout manifestation de racisme et de discrimination", a affirmé dans un communiqué Tempo, le groupe qui contrôle Barkan Winery, deuxième plus gros producteur de vin d'Israël. Selon le texte, le PDG Jacques Beer a ordonné de ne transférer aucun employé du poste qu'il occupe. Mardi, la télévision publique avait diffusé un enregistrement du directeur général de Barkan Winery, Gilles Assouline, qui affirmait devoir changer de poste trois employés juifs d'origine éthiopienne afin d'éviter qu'ils aient un contact direct avec le vin.Selon ce responsable, il ne faisait que se conformer aux exigences de la communauté Edah Haredit ("la communauté craignant Dieu", en hébreu), qui regroupe une bonne partie des juifs ultra-orthodoxes, dont des représentants sont chargés de vérifier que les vins sont bien cashers, c'est-à-dire conformes aux règles alimentaires du judaïsme.La communauté Edah Haredit délivre ses propres certificats cashers et met en place ses propres procédures de contrôle.Selon ces règles, le vin, pour être consommable, ne doit pas être touché ou servi par des non-juifs. En exigeant que des Israéliens d'origine éthiopienne ne puissent pas s'occuper du vin produit, la communauté Edah Haredit met en doute leur judéité, pourtant reconnue il y a plusieurs décennies par le grand rabbin d'Israël séfarade (juifs orientaux) Ovadia Yossef.Son fils, l'actuel grand rabbin d'Israël séfarade Yitzhak Yossef a dénoncé l'attitude de cette communauté, évoquant du "racisme pur". "Les juifs éthiopiens sont juifs en tous points", a-t-il affirmé dans un communiqué.Le président israélien Reuven Rivlin a soutenu la position du grand rabbin.Des responsables politiques, des journalistes et des amateurs de vin ont exprimé l'indignation que leur a inspiré cette affaire, certains allant jusqu'à appeler à un boycott si les employés d'origine éthiopienne n'étaient pas réintégrés à leur poste.La communauté juive éthiopienne regroupe 135.500 personnes, dont plus de 50.000 nées en Israël. Leur reconnaissance tardive par les autorités religieuses d'Israël a entraîné deux ponts aériens, en 1984 et 1991, et l'émigration de 80.000 Éthiopiens, qui ont dû franchir un énorme fossé culturel pour s'intégrer dans la société israélienne.Des juifs d'origine éthiopienne ont organisé une série de manifestations ces dernières années pour dénoncer le racisme et les discriminations auxquels ils disent faire face en Israël, et pour exiger que des membres non juifs de leurs familles restés en Ethiopie puissent immigrer.
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