"Vous êtes ceux qui ont été témoins de ce qui s'est passé ici. Vous êtes les mieux placés pour donner des preuves à la commission d'enquête créée par le gouvernement", a déclaré M. Barrow, arrivé dans le village dans l'après-midi à la tête d'une forte délégation.Tôt lundi matin, les unités d'intervention de la police (PIU) avaient fait irruption à Faraba Banta, à 50 km de Banjul, où les habitants protestent depuis des semaines contre l'exploitation d'un site d'extraction de sable servant à la construction qui, selon eux, pollue les rizières de cette région bordant le fleuve Gambie."Je n'avais jamais été aussi triste depuis que je suis devenu président de ce pays", en janvier 2017, a aussi déclaré M. Barrow, vêtu d'un costume traditionnel, qui a assisté à la prière du vendredi dans la mosquée du village."Dieu seul sait quand ma peine sera soulagée. Je ne réclame rien d'autres aux autorités que la justice", a confié à l'AFP Ebrima Bah, dont le frère de 17 ans, Ismaila, figure parmi les trois victimes.Jeudi, l'Inspecteur général de la police gambienne, Landing Kinteh, a présenté sa démission au président Barrow, qui l'a acceptée.Selon des témoins, les policiers avaient tiré à balle réelle et sans sommation sur les manifestants, en tuant deux et en blessant cinq. Un troisième manifestant a succombé à ses blessures mercredi. Seize policiers avaient par ailleurs été blessés.M. Barrow, arrivé au pouvoir dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest après 22 ans de règne autoritaire de Yahay Jammeh, avait déjà condamné les violences policières et promis que de tels faits ne se reproduiraient plus.
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