L'avocat anglophone Ben Suh Fuh, conseiller national juridique du Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, a été enlevé mardi alors qu'il venait de rentrer chez lui à Bamenda, a affirmé Denis Nkemlemo, chargé de la communication du SDF."Nous n'avons pas de nouvelles de lui", a-t-il ajouté. "Il nous a été rapporté qu'il a été enlevé par des +Amba Boys+ (combattants séparatistes anglophones) qui lui reprocheraient d'avoir pris part à la récente assemblée générale du barreau du Cameroun", a indiqué M. Nkemlemo.Les "Amba Boys" estiment que les avocats du système juridique anglo-saxon (Common Law) ne doivent pas assister aux activités du barreau d'un pays "étranger", les séparatistes ne se considèrent plus comme Camerounais.Le Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique, fondé par l'avocat et leader anglophone Agbor Nkongho Balla, a condamné cet enlèvement, appelant à "une enquête et à (la) libération immédiate de (cet otage), et de toutes les autres victimes d'enlèvement, soit par les forces de l'Etat, soit par les groupes armés non étatiques".Des membres et responsbles du SDF ont déjà été victimes récemment d'enlèvements et d'attaques."Pourquoi est-ce seulement le SDF qui est visé alors qu'il a toujours défendu les anglophones?", s'est interrogé Denis Kemlemo.En octobre, un maire SDF de la région du Nord-Ouest avait été enlevé avant d'être libéré au bout de quelques jours.Toujours en octobre et dans la même région, la maison de Ni John Fru Ndi, président de ce parti, a été incendiée dans son village et sa soeur kidnappée avant d'être libérée.Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, ont lieu quasiment tous les jours.Des enlèvements d'élèves y ont également eu lieu ces dernières semaines.Selon des sources concordantes, aux séparatistes se sont ajoutées des bandes armées qui rackettent les populations et les entreprises.Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon des ONG.Ce conflit, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon l'ONU.
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