Mozambique: les forces de l'ordre accusées d'abus contre les islamistes

Infos. Les forces de sécurité du Mozambique se rendent coupables de "graves violations" des droits de l'homme, dont des exécutions sommaires, en réprimant l'insurrection islamiste dans le nord du pays, a accusé mardi Human Rights Watch (HRW).

Mozambique: les forces de l'ordre accusées d'abus contre les islamistes
Sur la foi de témoignages recueillis depuis août dernier, l'ONG affirme que l'armée et la police ont pratiqué des dizaines d'exécutions sommaires et recourent aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements contre les suspects d'appartenance au groupe extrémiste qui sème la terreur dans la région.Depuis plus d'un an, ces islamistes, qui prêchent l'application pure et dure du Coran, multiplient les attaques contre les villages et les forces de sécurité dans la province à majorité musulmane du Cabo Delgado, riche en ressources gazières.Les autorités se refusent à publier le moindre bilan de ces raids mais, selon la population et la presse locales, ils ont fait plus d'une centaine de victimes civiles, détruit des dizaines de villages et provoqué l'exode de milliers de personnes.Douze personnes ont encore été tués il y a huit jours lors d'une attaque attribuée aux islamistes qui a visé un village proche de la frontière avec la Tanzanie.Le président Filipe Nyusi a promis l'éradication de ce groupe et envoyé de nombreux renforts dans la région."Les autorités mozambicaines doivent immédiatement mettre un terme aux abus de leurs forces de sécurité et en déférer les auteurs devant la justice", a exigé le représentant de HRW pour l'Afrique australe, Dewa Mavhinga."Les violences des insurgés ne peuvent justifier aucune violation des droits de l'homme", a-t-il ajouté.Entre autres témoignages, l'ONG cite un cultivateur de 23 ans arrêté en août dernier dans le district de Palma avec des dizaines d'autres "suspects" lors d'une opération de l'armée."Les soldats les ont emmenés un par un dans la forêt et nous avons alors entendu des coups de feu suivis de cris", a-t-il raconté, "certains d'entre eux ne sont jamais revenus".HRW affirme que deux soldats ont confirmé avoir tué des suspects mais ont refusé de livrer des détails.Interrogé par l'ONG, le porte-parole national de la police mozambicaine, Inacio Dina, a confirmé de multiples arrestations dans la région mais assuré que les forces de sécurité "agissent dans le cadre de la loi".Un premier procès d'environ 200 islamistes présumés s'est ouvert début octobre dans une prison de Pemba (nord).

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