Somalie: un ex-ministre à la tête d'un des Etats fédérés

Infos. Un ancien ministre de l'actuel gouvernement fédéral somalien a été élu mercredi à la tête d'un des Etats fédérés du pays, en l'absence d'un des candidats déclarés, un ex-haut responsable des islamistes shebab arrêté en amont du scrutin.

Somalie: un ex-ministre à la tête d'un des Etats fédérés
Abdiaziz Hassan Mohamed, connu sous le surnom de "Laftagaren", 48 ans, a obtenu les voix de 101 des 149 députés de l'Etat du Sud-Ouest (South West State) au premier tour de scrutin qui s'est tenu dans la capitale régionale Baïdoa, à environ 220 km à l'ouest de Mogadiscio."Cent-un parlementaires ont voté pour Abdiaziz Hassan Mohamed +Laftagaren+, ce qui en fait le vainqueur de l'élection. Il est le président élu de l'Etat du Sud-Ouest à partir de ce jour", a proclamé le vice-président de l'assemblée régionale, Mohamed Mohamud.Abdiaziz Hassan Mohamed a occupé plusieurs postes de ministre par le passé, notamment celui du Commerce et de l'Industrie entre 2017 et 2018. Après avoir tenté en vain d'être élu à la tête du parlement fédéral, il avait réintégré le gouvernement en tant que ministre de l'Energie. Il avait démissionné en novembre pour lancer sa candidature à la présidence de l'Etat du Sud-Ouest.Cette élection a notamment été marquée par la tentative d'un ancien haut-responsable des shebab, Muktar Robow, alias Abou Mansour, de se présenter.Après avoir plusieurs fois tenté de l'en empêcher, le gouvernement a finalement arrêté Muktar Robow le 13 décembre, l'accusant notamment d'avoir "organisé une milice" à Baïdoa afin d'y "miner la stabilité". Abou Mansour avait été immédiatement transféré à Mogadiscio où il se trouve toujours en détention.Son arrestation avait provoqué de violentes manifestations de ses supporters à Baïdoa, preuve que l'ancien shebab jouit d'une certaine popularité dans cette région.Robow avait fait défection des shebab en août 2017. Un temps l'objet d'une récompense de 5 millions de dollars offerte pour sa capture par le gouvernement américain, l'ex-porte-parole des shebab avait rompu en 2013 avec celui qui était alors à la tête de l'insurrection, Ahmed Abdi Godane. Il s'était ensuite réfugié dans la région de Bakool, sans toutefois rompre complètement avec les shebab.Sa tentative de candidature a une nouvelle fois exposé les vives tensions qui existent en Somalie entre les Etats fédérés, qui réclament plus d'autonomie, et le gouvernement central, soucieux de ne pas voir son pouvoir se diluer.Actuellement, la Somalie compte cinq États fédérés, sans parler du Somaliland (nord) qui a proclamé son indépendance et ne reconnaît pas le gouvernement central.

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