Kenya: la police mise en cause dans la mort d'un bébé après les élections de 2017

Infos. La justice kényane a estimé jeudi que la police était responsable de la mort en 2017 d'un bébé tué lors de la répression d'émeutes post-électorales et a demandé au procureur général de se saisir du dossier.

Kenya: la police mise en cause dans la mort d'un bébé après les élections de 2017
Samantha Pendo était devenue le visage de la brutalité de la répression des émeutes ayant suivi la présidentielle d'août 2017 lorsqu'elle a succombé à ses blessures infligées par un policier dans un bidonville de Kisumu (ouest), bastion de l'opposant Raila Odinga.La décision du magistrat Beryl Omollo, du tribunal de la ville de Kisumu, indique que la police a lancé des grenades lacrymogènes dans le domicile familial, avant de rouer de coups de bâtons le père et la mère de Samantha Pendo, alors âgée de six mois. Le bébé, qui se trouvait dans les bras de sa mère, avait reçu un coup à la tête."Il y a suffisamment de preuves pointant vers la culpabilité des membres de la police nationale dans la mort du bébé Pendo", a soutenu le jugement, qui demande au procureur général "de traiter les résultats de l'enquête conformément à la loi"."J'ai évalué toutes les preuves qui m'ont été présentées et je suis convaincu que la défunte n'est pas morte de causes naturelles, mais en raison d'une grave blessure à la tête provoquée par un traumatisme infligé par la police", a détaillé le magistrat.Ce dernier a estimé dans sa décision que les cinq commandants de police en charge de l'opération menée dans la nuit du 11 au 12 août 2017 dans le bidonville de Nyalenda étaient "responsables" de la mort du bébé en vertu du principe de "responsabilité du supérieur hiérarchique".Il a également cité les noms des 46 policiers déployés cette nuit-là et demandé que soit déterminée leur responsabilité dans la mort de Samatha Pendo.Selon les organisations des droits de l'homme, une centaine de personnes sont mortes lors des violences ayant accompagné les élections de 2017, la plupart tuées par la police.La réélection en août 2017 du président Uhuru Kenyatta avait été annulée par la Cour suprême. Le nouveau scrutin, organisé en octobre de la même année et boycotté par l'opposition, avait également été remporté par M. Kenyatta.Les exécutions extra-judiciaires ne sont pas rares au Kenya où la police est rarement amenée à répondre de ses actes devant la justice.

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