"Le peuple de Guinée-Bissau n'a attribué à aucun parti une confiance pour gouverner seul. Aucune des forces politiques n'a atteint la barre des 40 députés" sur les 102 qui forment l'Assemblée nationale, a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole du Parti pour la rénovation sociale (PRS), Victor Pereira, à la veille de la proclamation des résultats officiels provisoires par la Commission nationale des élections (CNE).La population de ce pays pauvre de 1,9 million d'habitants particulièrement instable et la communauté internationale espèrent que ce scrutin contribuera à résoudre, et non à aggraver, la crise qu'il traverse depuis le limogeage en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre de l'époque, Domingos Simoes Pereira, le chef du parti historique PAIGC dont M. Vaz est pourtant issu.Le porte-parole du PAIGC, Joao Bernardo Vieira, a assuré lundi soir que les électeurs avaient "donné les pleins pouvoirs pour administrer le pays" à sa formation, qui a conduit la lutte pour l'indépendance, obtenue en 1974, et dominé depuis lors la vie politique de l'ancienne colonie portugaise.Le Madem-G15, formé par 15 députés frondeurs du PAIGC, qu'ils ont amputé de sa majorité dans l'Assemblée sortante, avait répliqué quelques minutes plus tard qu'"aucun parti n'a eu la majorité absolue pour gouverner seul" et qu'une coalition serait "nécessaire".Parmi les 21 formations en lice, le PAIGC (42 sièges actuellement) espère retrouver sa majorité absolue pour s'adjuger le poste de Premier ministre.Mais le Madem-G15 et le PRS (41 députés sortants), réputé proche d'une partie de la hiérarchie militaire, comptent lui dénier cette victoire, éventuellement en formant une alliance, souhaitée par certains de leurs militants.Un succès du PAIGC pourrait conduire à une nouvelle confrontation avec M. Vaz, qui a marqué sa préférence pour le PRS, alors qu'une élection présidentielle est prévue d'ici à la fin du premier semestre, dans ce régime hybride faisant exception en Afrique de l'Ouest, où le présidentialisme est la norme.Cette crise inquiète d'autant plus les observateurs que les élections de 2014 avaient marqué un retour progressif à l'ordre dans ce pays secoué par des tentatives de putsch à répétition et une instabilité propice à l'implantation de narcotrafiquants sous la protection de hauts gradés. Un accord signé en avril 2018, grâce à une médiation de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), avait ouvert la voie à l'organisation de ces élections.
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