Après le rapt du 7 janvier, les expatriés français à Niamey sous haute protection

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NIAMEY (AFP)

"D'ici, on a l'oeil sur tous les mouvements suspects", affirme un policier nigérien, assis à l'arrière d'un 4X4 stationné en face du lycée français de Niamey.

"De jour comme de nuit, nous veillerons sur les enfants et leurs professeurs", assure-t-il, une kalachnikov sur les genoux.

Après l'enlèvement le 7 janvier de deux jeunes Français en plein centre de la capitale nigérienne, tués avec trois gendarmes nigériens au cours d'une opération militaire française de sauvetage au Mali le lendemain, Paris a demandé un renforcement de la sécurité pour ses 1.500 ressortissants dans le pays sahélien.

L'enlèvement, qui a profondément choqué à Niamey, une ville jusqu'alors réputée sûre, a été revendiqué par la branche maghrébine d'Al-Qaïda, (Aqmi).Les djihadistes avaient déjà frappé au Niger, mais jamais dans la capitale.

Dans les jours qui ont suivi le drame, des expatriés ont choisi de plier bagage.Pour ceux qui ont décidé de rester, le nouveau déploiement de forces de sécurité est le bienvenu.

"C'est tout de même rassurant de voir ici des policiers armés, on a moins de soucis quand les enfants sont à l'école", estime l'un d'entre eux, venu déposer en voiture ses deux enfants au lycée.

Pour la première fois, de nombreux lieux fréquentés par les Français à Niamey ont été placés sous protection.Jadis zone "verte", la ville est devenue "orange" selon Paris qui recommande désormais de ne pas s'y rendre, "sauf raison impérative".

Dans le froid des nuits de la saison de l'harmattan, un vent venu du Sahara, des gendarmes campent sous une tente dressée devant la chancellerie et la résidence de l'ambassade de France dans le quartier Yantala, riverain du fleuve Niger.

Arme au poing, ils épient les moindres mouvements dans la rue.

"Changez de trottoir!", crie soudain à des passants l'un d'entre eux.

Quelques instants plus tard, un véhicule de la garde nationale rempli d'éléments armés prend position sous un grand arbre.

Tout près, devant le consulat de France, un policier, l'arme en bandoulière, monte la garde dans une guérite fraîchement construite.Pendant ce temps, l'un de ses camarades réchauffe du thé.

A mi-chemin entre l'ambassade de France et celle des Etats-Unis, une autre tente avec des gendarmes sur le qui-vive.

De temps en temps, on croise une patrouille de la Police militaire armée jusqu'aux dents.

"Les patrouilles, il y en a partout!", lance Hamza Issa, chauffeur de taxi.

"Elles étaient organisées avant le rapt mais jamais elles n'ont été si intenses", relève Ali Hassane, employé d'une société privée de sécurité.

"Nous, on n'est pas armés, les terroristes ont plus peur des soldats", sourit-il.

Le Centre culturel français, situé près du Petit marché au coeur de la capitale, ainsi que l'aéroport, desservi par Air France, ont aussi été placés sous vigilance accrue.

"Grâce aux patrouilles même les cambriolages ont baissé", se réjouit un expatrié japonais travaillant pour une ONG internationale basée dans le quartier résidentiel du Plateau, où a eu lieu l'enlèvement.

Le Plateau est pourtant l'un des endroits les plus sécurisés de la ville, abritant la présidence de la République, les garnisons de la gendarmerie et la garde nationale.

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