Selon les calculs de l'ONG de défense des droits de l'Homme, plus de 100 de ces frappes ont été réalisées depuis avril 2017 par des drones ou des avions, soit plus que le nombre de frappes américaines en Libye et au Yémen combinées."Les attaques semblent avoir violé la loi internationale humanitaire, et certaines pourraient représenter des crimes de guerre", a jugé Amnesty dans un rapport intitulé "La guerre cachée des États-unis en Somalie", basé sur 150 entretiens avec des témoins, des proches de civils tués et des experts des questions sécuritaires.Les informations recueillies ont été corroborées avec des images satellites, des photos des cratères laissés par les explosions, ainsi que des fragments de munition collectés sur les sites.Les frappes américaines en Somalie visent les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui contrôlent de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Cinq de ces frappes ont été examinées à la loupe par Amnesty International, qui a de la sorte dénombré la mort d'au moins 14 civils."Le nombre de civils tués que nous avons découvert pour cette poignée de frappes suggère que la nébulosité qui entoure le rôle des États-unis dans la guerre en Somalie est là pour dissimuler une impunité", soutient Brian Castner, expert des questions militaires chez Amnesty International."Nos conclusions contredisent frontalement le mantra américain qui est de ne faire aucune victime civile en Somalie", a-t-il ajouté.Selon Amnesty International, ces conclusions ont été montrées au Commandement des États-Unis pour l'Afrique (Africom), qui a rétorqué à l'ONG qu'aucun civil n'a été tué.Les États-Unis soutiennent la lutte contre les shebab, menée par le gouvernement fédéral somalien et par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), présente dans le pays depuis 2007.Les frappes américaines dans ce pays se sont intensifiées en avril 2017 lorsque le président Donald Trump a qualifié le sud de la Somalie de "zone d'hostilités actives", selon Amnesty International.
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